Mark Zuckerberg engage le débat directement avec ... Donald Trump
Hier, Donald Trump et Mark Zuckerberg se sont livrés à un échange vif via les réseaux sociaux. Facebook a accepté de fournir au Congrès le contenu de messages à caractère politique, financés par des intérêts russes via des achats d'espaces publicitaires sur le réseau social. «Facebook a toujours été anti-Trump», a tweeté Donald Trump.
«Trump dit que Facebook est contre lui. La gauche affirme que nous avons aidé Trump. Les deux camps sont mécontents des idées et des contenus qu'ils n'aiment pas», a répondu Mark Zuckerberg sur Facebook, qu'il présente comme une «plateforme pour toutes les idées». Il en a profité pour relativiser l'influence du réseau social dans le résultat de l'élection.
C'est une étape qui compte. Elle est à rapprocher des rumeurs non démenties de l'intérêt de Mark Zuckerberg pour la présidentielle 2010.
Facebook accepte de fournir au Congrès américain le contenu de messages qui auraient été financés par la Russie dans le cadre de l'élection 2016. Les autorités américaines enquêtent depuis des mois sur une possible influence de la Russie dans l'élection remportée en 2016 par Donald Trump. Avec ces espaces, l'annonceur peut afficher des contenus sponsorisés - qui peuvent être des spots politiques par exemple - sur les pages d'internautes ciblés spécifiquement, grâce à des algorithmes, pour leur orientation politique, leur catégorie sociale ou leur pays d'origine. C'est le choc entre deux volets : d'une part, la protection des données des utilisateurs et d'autre part la volonté de ne pas apparaître comme des plateformes de désinformation. Mark Zuckerberg a effectué une déclaration particulièrement importante : «Ce (jeudi) matin, j'ai demandé à nos équipes de fournir au Congrès les contenus sponsorisés que nous avons trouvés». Les dirigeants de Twitter doivent être entendus au Sénat la semaine prochaine sur le même sujet.
Depuis quelques mois, les médias américains s'enflamment sur la perspective d'une candidature de Mark Zuckerberg en 2020. Pourquoi ? Pour deux raisons. 1) A la base, en raison du recrutement de collaborateurs avec un profil qui ressemble à s'y méprendre à une équipe de campagne électorale. Exprimeo l'a noté depuis longtemps déjà. 2) Mais aussi parce que sur cette base, Zuckerberg ne dément jamais clairement, officiellement la perspective d'une candidature de sa part.
Ces deux facteurs sont "explosifs". Et cette interprétation aiguise d'autres ambitions. Si bien que les élections intermédiaires 2018 vont intervenir dans un contexte très particulier. Il ne manque plus qu'un sondage donnant Zuckerberg vainqueur et la "machine" va s'activer dans des conditions inédites. Ce qui est déjà sûr, c'est le débat direct entre les deux est désormais engagé pour de bon.