Avec Ellen Pao, la mode est à l'engagement citoyen
Si la Silicon Valley influence autant la vie publique qu'elle a pris l'habitude de fixer les codes de la vie économique, l'abstention et le désengagement ont des jours sombres devant eux. Dernier exemple en date, le retour sur la scène publique d'Ellen Pao.
Ellen Pao a connu un procès retentissant avec son ex employeur pour cause de discrimination de sexe. Au-delà de sa cause personnelle, c'est tout le procès de la discrimination des sexes et du harcèlement qui a été mené. Et ce procès a laissé des traces considérables à l'exemple récent de la parole libérée dans le dossier de Harvey Weinstein. Une enquête du New York Times a affirmé jeudi dernier que le producteur de «Gangs of New York» et de «Shakespeare in love» était accusé par plusieurs femmes, dont les actrices Ashley Judd et Rose McGowan, d'avoir tenté de les masser, de les avoir forcées à le regarder nu ou d'avoir promis de les aider dans leur carrière contre des faveurs sexuelles. Les sanctions professionnelles sont tombées immédiatement.
Pour la jeune génération comme Ellen Pao, deux barrières ont tombé. D'une part, la barrière entre l'économie et la politique. Cette nouvelle génération veut changer le monde par l'économie. Elle a donc une mentalité d'entreprise citoyenne. Et elle sait que leur succès économique dépend aussi de mesures politiques favorables. D'autre part, elle fait sauter les "paroles bloquées". Pour cette génération qui a fait sauter les cadres de l'ancien monde en matière économique, il doit en être de même en matière politique. Avec ces deux "libérations", c'est une nouvelle donne absolue qui est en marche. Un réel nouveau paradigme.