Robert Mueller au début d'un feuilleton judiciaire décisif
A quelques jours de la date anniversaire de l'élection de Donald Trump, Robert Mueller semble décidé à la fêter de façon très atypique en délivrant les premières inculpations dans le RussiaGate.
Le profil de Robert Mueller prête peu à sa contestation. Nommé à la tête du FBI par GW Bush, il a été maintenu à cette fonction par Obama battant des records de durée à cette responsabilité. Lors des auditions parlementaires, Robert Mueller a toujours impressionné par sa connaissance des dossiers. Avec les premières inculpations, l'enquête va franchir une nouvelle étape. Elle va s'imposer au premier plan de la vie politique. Le feuilleton judiciaire ne fait que commencer.
Quand en mai 2017, le ministère de la Justice a nommé un procureur spécial pour garantir l'indépendance de l'enquête sur une éventuelle collusion entre des proches de Donald Trump et la Russie. Le numéro deux de la Justice, Rod Rosenstein, a annoncé la nomination de Robert Mueller, directeur du FBI de 2001 à 2013, sous George W. Bush puis Barack Obama.
Concrètement, M. Mueller devient le chef de l'enquête et sera beaucoup plus indépendant qu'un procureur normal ou que le patron du FBI. Il ne peut être démis que pour faute. Son périmètre d'investigations inclut «tout lien et/ou coordination entre le gouvernement russe et des individus associés à la campagne du président Donald Trump», mais aussi «tout sujet» découlant de ces investigations, ce qui lui donne de facto les coudées franches.
La dernière nomination comparable pour une enquête sur le Président remonte à Kenneth Starr, qui avait failli faire tomber le président Bill Clinton dans l'affaire Whitewater, devenue affaire Monica Lewinsky, dans les années 1990. C'est un réel tournant dans le mandat de Donald Trump qui le fragilise terriblement puisque son avenir est subordonné aux révélations et aux rebondissements imprévisibles. Et il semble désormais acquis que dès demain lundi, les rebondissements majeurs vont débuter. La Présidence de Donald Trump entre dans une zone de turbulences désormais imprévisibles qui échappent totalement aux rebonds politiques classiques.