François Fillon confirme que la Présidence de la Commission des Finances sera confiée à l'opposition
François Fillon confirme l'évolution à la tête de la Commission des Finances et replace cette disposition dans un cadre plus général de modernisation du travail parlementaire.
Le Parlement est censé être le moyen privilégié du contrôle de l'exécutif.
En réalité, depuis 1875, la France a été incapable de vivre un dispositif équilibré de relations entre l'exécutif et le législatif.
De 1875 à 1958, le contrôle a été développé au point d'être dénaturé.
Il a été limité depuis 1958 au point de quasiment disparaître des faits.
Ces deux repères montrent l'immensité du défi pour la probable nouvelle majorité parlementaire que de chercher à trouver un nouvel équilibre.
La vrai difficulté pour définir ce nouvel équilibre réside dans la légitimité de la majorité parlementaire.
Le fait majoritaire est désormais tel que nous pouvons passer d'une crise sans contrôle à un contrôle sans crise.
C'est le défi de la prochaine majorité parlementaire.
La constitution de 1958 a été conçue pour limiter les pouvoirs du Parlement.
Elle a trop bien réussi dans cette tâche.
La difficulté présente c'est de rétablir le Parlement sans donner le sentiment que ces nouveaux moyens puissent déstabiliser l'équilibre de la Vème République.
Le fait majoritaire a amplifié la parlementarisme rationalisé qui inspirait la Vème République.
La stabilité retrouvée ne peut passer par un tel affaiblissement du Parlement.
C'est un immense chantier qui s'imposera avec d'autant plus d'importance que l'actuelle majorité présidentielle comptera une majorité parlementaire ample.
Le fait majoritaire a induit un indiscutable déclin du Parlement.
C'est le rôle même du Parlement qui est désormais en cause.
Il y a quelques années, un auteur se risquait à intituler son ouvrage " un Parlement pour quoi faire ? ".
Ce titre est désormais loin d'être exclusivement provocateur...