Barack Obama et la stratégie inédite des cailloux lancés depuis l'étranger
Jusqu'où et surtout jusqu'à quand, Barack Obama pourra-t-il tenir sa stratégie totalement inédite de lancer des cailloux depuis l'étranger sur le pouvoir en place. Jusqu'à présent, aucun de ses prédécesseurs ne s'est comporté ainsi.
Jusqu'à présent, le code des ex présidents est assez strict : un réel devoir de réserve. La période post-présidentielle devient celle d'une réelle retraite sauf quelques engagements soit pour lever des fonds pour le parti soit pour apporter le soutien à des proches candidats. Bill Clinton a été le premier à apporter des "entorses" interprétées comme la volonté de promouvoir la candidature à venir de son épouse.
Pour le moment, Barack Obama change totalement de registre. Il multiplie les déplacements à l'étranger à l'occasion desquels il tacle son successeur. Mais il ne s'explique jamais sur des griefs formulés sur sa gestion :
- dette fédérale pas réglée,
- parti démocrate en crise profonde,
- Obamacare paralysée,
- COP21 pas appliquée,
- tensions raciales très fortes,
- terrorisme international démultiplié,
et surtout sa propre succession par Donald Trump qui détricote méthodiquement les actions des années Obama.
Aux Etats-Unis, même les plus forts soutiens de Barack Obama, et surtout les premiers des années 2007 et 2008, posent la question du bilan des années Obama. D'une part parce que des questions sérieuses objectives s'imposent. Mais surtout d'autre part parce que poser les bonnes questions, c'est garantir l'accès aux réponses qui permettront de reconstruire le parti démocrate sur des bases solides. Si Donald Trump a gagné en novembre 2016 c'est que des segments entiers de l'électorat traditionnel des Démocrates sont "restés à la maison". Face à cette réalité, deux interprétations. La première est liée à la personnalité d'Hillary Clinton. La seconde est liée au bilan de Barack Obama. Ce qui est sûr, c'est que tant que cette question n'aura pas été réglée, le Parti Démocrate peinera à se reconstruire.
Il y a une sorte de "déni des réalités" chez Obama comme ses déclarations hier sur la COP21. La COP23 vient de se terminer à Bonn. Tous les observateurs ont fait part de leurs inquiétudes sur trois facteurs. Tout d’abord, le constat que les chiffres et conséquences liés au réchauffement climatique s’aggravent de façon accélérée. Ensuite, dans le même temps, les Etats ne tranchent pas de façon contraignante sur des mesures et financements solides. Enfin, les étapes d’après chaque Conférence demeurent floues. La COP23 n’échappe pas à ces chocs. D’où des inquiétudes fortes légitimes exprimées par les scientifiques tout particulièrement. Face à ces réalités, Barack Obama se félicite des ... avancées de la COP21. Pas sûr que cette stratégie de Barack Obama puisse continuer encore longtemps.