Donald Trump et le coup de poing fiscal
«On a battu tous les records», a déclaré hier Donald Trump dans les jardins de la Maison-Blanche, entouré de dizaines d'élus de la majorité. «C'est la plus grande baisse d'impôts de l'histoire de notre pays.» «Une chose aussi grande, aussi durable, aussi profonde n'aurait pu être accomplie sans un magnifique leadership présidentiel. M. le président, merci de nous avoir fait franchir le ligne d'arrivée», a déclaré le président républicain de la Chambre des Représentants, Paul Ryan.
La baisse d'impôts est un pari sur l'avenir. Elle ajoutera 1500 milliards de dollars aux déficits sur la prochaine décennie, mais les républicains arguent qu'elle poussera durablement la croissance au-delà de 3%, ce qui génèrerait de nouvelles rentrées fiscales. Des analyses indépendantes estiment toutefois que ces rentrées ne compenseront que partiellement les déficits. Dès février 2018, les prélèvements à la source baisseront sur les feuilles de salaire. Les familles paieront 1600 dollars d'impôts sur le revenu en moins l'an prochain, en moyenne, selon le Tax Policy Center. Le texte fiscal inclut aussi une grande revendication conservatrice: la suppression d'une amende qui était imposée par «Obamacare» aux Américains non assurés et qui visait à inciter le plus grand nombre à cotiser. En frappant le coeur de la loi de 2010, les républicains espèrent précipiter son effondrement et forcer les démocrates à coopérer sur un remplacement.
Des chiffres clefs
21 % : L'impôt fédéral sur les sociétés baissera de 35 % à 21 %. C'est le volet de la réforme sur lequel Donald Trump parie le plus pour doper la croissance américaine.
1456 milliards : Le coût net de la baisse d'impôts pour les finances publiques sur la période 2018-2027, selon une commission parlementaire.
37% : Le taux maximal de l'impôt sur le revenu. Le taux le plus bas restera à 10%, tandis que le plus élevé passera de 39,6% à 37%, pour les revenus dépassant 600 000 dollars annuels pour un couple marié. Aux États-Unis, les impôts sont retenus à la source pour les salariés, et l'administration a annoncé que la baisse d'impôts serait reflétée sur les salaires dès février prochain.
2 059 $ US : Le pouvoir d'achat supplémentaire pour une famille moyenne, selon le président de la Chambre des représentants et porteur de la réforme, Paul Ryan.
C'est le coup de poing fiscal sur lequel compte Donald Trump pour gagner les élections intermédiaires 2018.