2018 : quelles conquêtes pour le Parti Démocrate ?

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2018 réunit à ce jour tous les critères pour être à Donald Trump ce que les élections intermédiaires de 2010 avaient été à Barack Obama c'est à dire une secousse politique historique.

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Pourquoi Barack Obama vit un revers politique terrible en 2010 ?

Pour l'essentiel, parce que sa victoire de 2008 a reposé sur des transferts électoraux précaires.

La fragilité d’Obama en novembre 2010 résidait dans la composition même de son électorat de novembre 2008.

A cette époque, il a obtenu le vote :
- des femmes,
- des plus diplômés,
- des moins de 30 ans,
- des minorités blacks et hispaniques.

Bon nombre de ces segments se mobilisent généralement peu. Que va-t-il se passer en 2010 ? Ils retournent à leurs habitudes c'est à dire restent à la maison le jour du vote.

Quant aux femmes, l’offre républicaine 2010 a totalement siphonné ce segment. Le Parti Républicain présente un nombre historique de ... femmes et les femmes votent Républicain.

L'électorat américain est d'abord consommateur de résultats pratiques.

Les tendances lourdes de l’opinion Américaine en novembre 2010 étaient les suivantes :

- 61 % considèrent que le pays va dans une mauvaise direction (sondage NBC Wall Street Journal du 30 août 2010),

- l’état de l’économie est la priorité pour 47 % des sondés. Vient ensuite la réduction du déficit du budget fédéral,

- les questions sociales qui devaient être le point fort du bilan Obama sont reléguées aux dernières places avec des pourcentages marginaux.

Les priorités sont restées les mêmes entre 2008 et 2010, à l’exception de la percée de la question de la réduction du déficit fédéral, mais l’appréciation de l’opinion pour résoudre ces problèmes a changé.

En 2008, Obama était le plus crédible pour régler ces sujets.

En 2010, c’est l’offre républicaine qui est la plus crédible :
- économie : 49 % contre 38 % pour les démocrates,
- l’emploi : 46 % pour les Républicains contre 41 % pour les Démocrates,
- les dépenses publiques : 50 % pour les Républicains contre 35 % pour les Démocrates.

Dans le détail des enquêtes, cette évolution n’est pas liée tant à une progression de l’offre républicaine qu’à la déception sur l’offre démocrate.

Cette déception se manifeste plus globalement sur la crédibilité du bilan global des sortants.
Le taux de désapprobation du Congrès s’élève à 70 %.

Ce chiffre record est le produit de deux dossiers :
- l’insatisfaction liée au statu quo perçu quant à la réforme de la régulation financière,
- les conséquences financières liées à la réforme de la santé.

L’opinion Américaine se comporte en consommatrice de solutions à ses problèmes prioritaires.
Si le mandat donné ne produit pas les résultats attendus, elle sanctionne et zappe en faisant appel à l’autre offre compte tenu du bipartisme connu. C'est le salut éventuel pour Trump dans deux domaines : si l'économie va bien et si la force internationale des Etats-Unis est bien reconnue. Si ces deux socles font défaut, le Parti républicain s'approche d'une raclée électorale sur la base des actuels sondages. Car l'électorat 2016 de Donald Trump est aussi zappeur que celui d'Obama en 2010.

  • Publié le 1 janvier 2018

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