Joe Kennedy III et les défis majeurs du Parti Démocrate
Plus on avance dans les primaires, plus on perçoit les défis considérables auxquels le Parti Démocrate sera confronté après novembre 2018. Les réactions sur le discours de Joe Kennedy III en réponse à l'état de l'Union de Donald Trump l'ont montré.
1) Le Parti Démocrate n'a toujours pas arbitré entre une ligne modérée et une ligne très radicale. La ligne radicale mobilise les militants. Mais la ligne modérée est la seule à ne pas effrayer les indépendants qui font si souvent l'élection. Si les radicaux restent aussi intègres sur leur position, la victoire en 2020 sera difficile. Car cette ligne radicale n'est pas majoritaire dans l'Amérique profonde.
2) Prendre la victoire de Conor Lamb pour la défaite de Donald Trump. Même le bénéficiaire Conor Lamb a veillé à nuancer le contenu réel de sa victoire en insistant sur le fait qu'il avait récupéré des "électeurs de Trump" avec une formulation subtile laissant entrevoir que la cohabitation des deux votes était possible.
3) Les victoires Démocrates en novembre 2018 seront celles de "candidats indépendants" sur le terrain. Il n'y a pas de visite de leaders fédéraux. Il n'y a même pas de reprise d'un corpus idéologique. C'est du "one to one". Des élus très difficiles à gérer par la suite. Ils se font tous seuls ! Ou du moins ils ont la conviction qu'il en est ainsi.
Joe Kennedy III est l'incarnation du 4ème défi : le choc des générations. Les jeunes savent qu'il ne sert à rien d'attendre. Tout va trop vite désormais. Si la circonstance le veut, c'est tout de suite. Et cette génération n'est probablement pas faite pour attendre 2024 surtout en ayant le sentiment qu'ils ne doivent rien aux "seniors" du parti. Pour le moment aucun de ces chocs de fond n'a commencé à recevoir le moindre traitement sérieux.