Législatives : les élus de l'abstention
A peine retombée l'enthousiasme de la "citoyenneté retrouvée" grâce aux records de la participation du vote à la présidentielle, le 1er tour des législatives marque le record de l'abstention sous des législatives de la Vème République. Qu'en sera-t-il dimanche ?
Lors du second tour, sauf retournement bien improbable de tendance, 4 effets devraient se manifester :
1) augmentation de l'abstention. Dans de très nombreux endroits, le jeu paraît décanté. La fête des pères va ajouter aux déplacements et à la diversification des centres d'intérêt. En 2002, l'abstention entre le 1er et le second tour avait augmenté de 4 points. La même tendance paraît problable.
2) une abstention qui frappe les extrêmes. Le rejet anti-Sarko ne joue plus dans les banlieues de gauche. L'extrême droite est assomée et son électorat boude les urnes.
Donc le jeu se restreint entre les électorats classiques des forces politiques bipolaires.
3) Dans les circonscriptions où les écarts ont été creusés, l'électorat du candidat arrivé en second prend acte de l'écart et est affecté par une certaine forme de démoralisation. La question consiste à identifier le seuil critique d'écart qui démotive l'électorat du concurrent. Ce sera une nouvelle norme intéressante à modéliser.
4) On assiste donc à une nouvelle forme du vote utile pour le citoyen sur la base de la question "ma voix peut-elle peser ?". Si la réponse est non, l'abstention est au tournant. Des sondages locaux avant le 1er tour ont eu un impact redoutable parfois.
On assiste à une "citoyenneté économe". Oui à la participation mais si c'est nécessaire.