Justin Trudeau durablement fragilisé par l'échec du G7
Dès l'annonce du coût du G7 (600 millions de dollars), la polémique avait débuté. Une telle somme d'argent à la charge des contribuables pour quels résultats ? Maintenant que le G7 se termine dans une cacophonie polémique généralisée, le rôle de Justin Trudeau, organisateur, se pose.
Très pragmatiques, les Canadiens n'aiment pas être fâchés avec leur puissant voisin américain. Or, là, la fâcherie prend des tournures totalement inhabituelles. L'équipe de Donald Trump désigne Justin Trudeau comme le responsable de l'échec du sommet du G7, car il «nous a poignardés dans le dos», a affirmé ce jour dimanche Larry Kudlow, le principal conseiller économique de Donald Trump. «C'est une trahison, il nous a doublés, pas seulement le Président Trump, mais aussi les autres membres du G7», a-t-il ajouté.
Quant à la réaction de Donald Trump, qui avait également traité Justin Trudeau de personne «malhonnête et faible», elle est destinée à ne pas «montrer de faiblesse» avant son sommet avec Kim Jong-Un sur la dénucléarisation de la Corée du Nord. «Nous ne pouvons pas mettre M. Trump en position de faiblesse avant les discussions avec les Nord-Coréens», qui doivent se tenir mardi matin à Singapour, a déclaré M. Kudlow.
C'est toute l'image internationale de Justin Trudeau qui est en cause. Sa politique de communication était déjà sur la sellette de longue date. Ses opposants indiquent qu'il "en fait trop" dans la communication au prix du sérieux dans les dossiers. Jusqu'alors, Justin Trudeau avait manifesté des divergences avec Donald Trump mais avec modération. Là, une étape totalement inédite est franchie. Et les divergences ne concernent pas que les Etats-Unis. Sur le climat, le Japon s'est dissocié sur le volet des plastiques. Sur la Russie, l'Italie s'est dissociée. Ce G7 dégage d'abord une image d'immense cacophonie. C'est un échec incontestable. Quand c'est un échec, c'est d'abord celui du pays hôte puisqu'il n'est pas parvenu dans la préparation de cette Conférence internationale à trouver les moyens pour déminer les "bombes" de l'échec possible.
Un revers très ennuyeux pour Justin Trudeau.