Quand le site Politico.com parle des méthodes de travail de Donald Trump
Donald Trump est en train de tourner une page de la politique. Comme tout précurseur, les nouvelles méthodes qui s'éloignent tant des habitudes suscitent des controverses. Mais progressivement, ce qui est initialement rupture devient méthode à vocation plus générale.
John Kennedy a ouvert l'ère de l'image. Ronald Reagan a ouvert celle de l'offensive médiatique permanente pour sortir de la défensive face aux médias. Au début, Reagan était critiqué. Aujourd'hui, sa méthode est universelle. Donald Trump ouvre trois ères nouvelles :
- l'ère post vérité : à force d'asséner des affirmations de façon la plus péremptoire, l'opinion est perdue, ballotée et finalement résignée à croire celui qui parle le plus fort et le plus souvent. C'est triste qu'il en soit ainsi. Mais cette méthode prouve progressivement son efficacité,
- l'ère du rapport de forces permanent : Le G7 en fin de semaine a fait exploser les codes du "vieux monde" où les relations internationales étaient d'abord des signes extérieurs de courtoisie. Dans une période violente, une révolution silencieuse est intervenue : l'affirmation que les relations internationales sont d'abord un rapport de puissances. Et la puissance, c'est la combinaison de nombreux facteurs : démographie, économie, état des finances, puissance militaire ... Dans ce jeu de pouvoirs là, Trump a rappelé une vieille règle : "où s'assoit un gorille au milieu des gazelles ? Là où il veut !". Et les gesticulations des uns et des autres n'y feront rien dans la durée. C'est cette réalité qui l'emportera. Obama avec douceur (donc diplomatie) avait déjà ré-équilibré à destination du Pacifique comme de la Russie. Trump le fait à sa manière. Un message très fort passé à l'Europe où pris isolément presque chaque Etat est devenu une impuissance moyenne à l'exception de l'Allemagne. Ce G7 ne correspond plus aux vraies 7 puissances internationales du moment (où sont la Chine, l'Inde, la Russie ... ?). Un rappel brutal. Mais sur le fond un rappel nécessaire pour remettre de la lucidité face aux communications de propagandes nationales. En l'espèce, la vraie révolution silencieuse qui est intervenue ce n'est pas Trump mais que les Etats européens aujourd'hui pris isolément pèsent si peu ...
- l'ère de la protection face à la judiciarisation sur les actes de pouvoir : que raconte Politico.com ? Donald Trump a l'habitude de déchirer les documents qu'il vient de lire, forçant les archivistes de la Maison-Blanche à recoller des morceaux parfois aussi petits que des confettis. Une loi ordonne pourtant que tout document consulté par le Président américain - lettres, courriels ... - soit conservé et envoyé aux Archives nationales. L'article de Politico ne suggère pas que Donald Trump procède ainsi pour faire disparaître des documents, mais qu'il s'agit d'une vieille habitude chez l'homme d'affaires.
Donald Trump change une donne fondamentale : il adapte le pouvoir à ses exigences au lieu de s'adapter aux exigences du pouvoir. Sous cet angle, c'est une rupture totale qui va faire sauter des tabous dans les prochaines années.