Joe Kennedy III s'attaque à l'un de socles de Donald Trump : la revanche de "l'Américain"
C'est un volet qui a été peu mis en relief en France, mais l'un des socles de la victoire de Donald Trump en novembre 2016 a été de capitaliser la "revanche de l'Américain". Il n'a jamais employé cette expression bien entendu. Mais toute sa rhétorique a consisté à faire naître puis à surfer sur cette vague.
En se rendant au Texas pour participer à une marche de protestation contre les mesures mises en oeuvre par l'Administration Trump à destination des migrants, Joe Kennedy III a dénoncé cette approche et il est revenu à l'une des valeurs fondamentales des "années Kennedy" : le respect de la diversité.
La campagne 2016 de Donald Trump a été celle de la flatterie d'un nationalisme américain : né Américain, fabriqué en Amérique. Ronald Reagan flattait le patriotisme américain. Mais ses racines en Californie le rendait culturellement sensible à la diversité. Pour la campagne de Donald Trump, la campagne 2016 est allée au-delà. Il faut dire qu'entre temps, deux faits majeurs chocs sont arrivés. 1) La guerre des religions avec l'Islam intégriste. 2) La crise économique avec un niveau de chômage élevé pendant les années Obama.
Ces deux faits ont beaucoup changé de regards. "L'étranger" peut devenir "l'attaquant de l'intérieur" comme il peut être celui qui "prend le travail" parce qu'il effectue de l'extérieur le travail qui fait alors défaut à l'intérieur des Etats-Unis. Toute la politique de Donald Trump est inspirée par ces deux éléments.
Il est certain que ces deux éléments s'entrechoquent avec des traditions américaines. Le refus des migrants c'est le refus de la tradition historique voire même fondatrice des Etats-Unis. Pour ce qui concerne le repli économique, c'est remettre en cause la vocation universelle des Etats-Unis qui passe par l'ouverture économique et commerciale.
Mais la réalité électorale fait que ces deux ancrages d'une densité nouvelle existent désormais et il faut compter avec cette réalité. Ce sera d'ailleurs l'un des enseignements des élections de novembre 2018 : jusqu'où peut aller le curseur sur ce chemin sans susciter un désaveu électoral ?
Joe Kennedy III a engagé le bras de fer sur ces deux fronts. Ce sera intéressant de constater les remises en cause qui peuvent en résulter. Elles risquent d'être très différenciées selon les territoires et souvent bien éloignées des gros titres des médias fédéraux.