Justin Trudeau - Emmanuel Macron : un défi identique : et le jour après la communication ?
Justin Trudeau et Emmanuel Macron sont, toutes proportions gardées et toutes circonstances comparables nuancées, dans la même situation que Barack Obama de 2008 à 2016 : la dernière bouée de sauvetage d'un système politique devenu répulsif. Et si, faute de changer le système, le coup d'après, les digues sautent.
Depuis 2008, date de la crise financière historique, les systèmes politiques traditionnels étaient morts dans l'esprit des opinions à l'exception des membres de ces systèmes refusant de regarder en face cette réalité. Or les systèmes ont des créatures de qualité qui, par leurs charismes personnels, permettent d'éviter le séisme immédiat. Mais encore faut-il qu'ils réforment le système. Sinon, le séisme est pour le coup d'après.
Aux Etats-Unis, le coup d'après est intervenu dès 2010 avec le Tea Party. Il aura suffi de 6 ans pour que les idées du Tea Party gagnent la Maison Blanche avec Donald Trump. Et aujourd'hui, les primaires sont de chaque côté la victoire des radicaux.
Justin Trudeau et Emmanuel Macron sont des "enfants d'Obama". Ils ont vécu les victoires de Barack Obama. Ils en ont repris des méthodes dont des méthodes de communication. Ils occupent le créneau de cette modernité réformatrice. Mais encore faut-il réformer. Et que la réforme se voit vite, qu'elle soit populaire, acceptée par une opinion plus consommatrice que jamais de résultats et non pas de simples formules.
Justin Trudeau peine à faire vivre ce réformisme dans la réalité. Même en matière d'environnement, le Canada est en difficulté pour respecter ses engagements de la COP21. Le G7 a été un échec dramatique et très onéreux car il est devenu le symbole de l'éclatement du "Groupe".
Emmanuel Macron est aujourd'hui empêtré dans une affaire de collaborateurs qui rappelle les années 60 c'est à dire encore plus vieux que le ... vieux monde dont il voulait tourner la page.
Si ces deux leaders des démocraties occidentales ne corrigent pas rapidement leurs positionnements respectifs, le même chemin que celui des Etats-Unis devient un risque sérieux. Pour le moment, ce risque se met en place méthodiquement. A la différence de 2016 aux Etats-Unis, dans ces deux Etats (Canada et France) il n'y a pas encore de figures charismatiques pour incarner cette "autre voie". Mais elles peuvent naître rapidement. Et le "jeu" peut alors s'emballer dans des conditions inquiétantes. Il est d'écrire concrètement le jour d'après la seule vitrine de la communication.