Nicolas Sarkozy doit interpréter les raisons du score du 17 juin

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Nicolas Sarkozy va s'ouvrir à l'un des exercices les plus difficiles : identifier les raisons profondes d'une évolution électorale soudaine.

Pour bien comprendre la difficulté de l'enjeu, il faut établir un parallèle.
L'actuelle campagne des primaires américaines ne peut se comprendre au-delà des clichés superficiels qu'en ayant à l'esprit la grille de lecture qui anime les différents candidats.

Pour les uns, l'explication principale c'est la sanction de la guerre en Irak. Pour d'autres, le score du Parti républicain c'est d'abord le retrait de la droite religieuse et ce retrait ne s'explique que par la multiplication des révélations sur les "pratiques dissolues" de Washington. Le "scandale des pages" du Congrès qui a eu cours dans la dernière quinzaine du vote des élections du midterm a conduit à un décrochage exceptionnel de la droite religieuse qui, jusqu'alors, avait assuré la base des victoires du Parti Républicain.

Selon la grille d'interprétation, le message dominant varie.

Il est en de même pour le 17 juin.

Trois facteurs peuvent intervenir :

1) la volonté d'équilibrer les pouvoirs. C'est un souci traditionnellement peu présent chez les électeurs Français qui sont très légitimistes et pour lesquels "l'équilibre des pouvoirs" correspond peu à la tradition monarchique. Il n'y a pas de raison de penser que ce réflexe serait né en juin 2007.

2) Le sursaut du PS. Là encore, il n'y a pas eu de signe tangible sur le terrain avec des annonces chocs pour changer la donne. Certes l'impact de la TVA sociale a pu exister. Mais la TVA sociale manque de notoriété comme de perception de contenu.

3) Une partie de la droite s'est-elle déjà retirée ? L'ouverture n'a-t-elle pas déçu une partie de l'électorat. Ce retrait peut aussi bien entendu s'expliquer par l'assurance de la "victoire gagnée par avance" mais lors des entretiens qualitatifs force est de constater que des premières questions étaient posées.

Ces questions vont trouver une explication plus forte avec deux nominations à forts défis :
* Jean Marie Bockel,
* Fadela Amara.

Pour JM Bockel, les militants et élus UMP de cette région entrevoient d'abord un choix qui distingue l'un des rares élus non UMP du secteur et qui condamne probablement toute chance de conquête de la Mairie de Mulhouse.

Pour Fadela Amara, son combat courageux est à certains égards emblématique mais d'autres luttes sont clivantes pour un électorat traditionnel de droite.

Les prochaines enquêtes d'opinion mériteront donc un grand intérêt dans le détail des préférences partisanes.

  • Publié le 19 juin 2007

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