Pour prospérer, Donald Trump a d'abord besoin du discrédit des médias dans l'opinion
Le phénomène Donald Trump n'a pu naître à partir de juin 2015 puis prospérer en 2016 que grâce au discrédit des médias. C'était le point de passage obligé pour ouvrir l'ère post vérité. Une ère qui suppose que la vérité n'ait plus de gardien fiable, crédible, de confiance ...
L’information aux Etats-Unis est malade de longue date. Elle a été perçue comme devenue davantage une presse d’opinion que d’information. Elle a eu une coloration de plus en plus partisane. Elle s’est intéressée davantage à interpréter les faits qu’à en rapporter le détail. Elle a ainsi donné une place très importante au subjectif. Tous ceux qui ne se retrouvent pas dans cette interprétation généralisée décrochent rapidement. Bien davantage, ils se sentent agressés car ce n’est pas ce qu’ils attendent de ce produit d’information. Les médias deviennent alors un outil de raisonnement alors qu’ils devraient être d’abord l’outil du droit du public de savoir.
La priorité ne devrait pas être donnée à l’interprétation mais à la vérité des faits. Ce fut longtemps l'une des valeurs première des médias américains.
Puis il y a un second facteur qui est l'émergence et le succès des réseaux sociaux. Le monopole professionnel de l'information n'existe plus. Comme cette naissance a correspondu avec la crise des supports institutionnels, l'impact n'a été que plus fort.
Ce discrédit est tel que même les offensives les plus vives ne secouent pas l'électorat de Donald Trump. L'émetteur n'a plus de crédit aux yeux du récepteur. Une réalité qui mériterait d'être mieux considérée en France.