François Hollande précise le calendrier pour la prochaine présidentielle
François Hollande fixe à 2010 la date de désignation du calendrier pour la prochaine élection présidentielle.
Le quinquennat et les primaires amènent un nouveau rythme. La campagne de S. Royal a montré qu'un calendrier trop rapproché ne permettait pas de "reprendre le souffle" après la désignation.
A l'exemple des autres démocraties, il est donc nécessaire que chaque parti définisse ses nouvelles étapes pour permettre au candidat de conduire deux types de campagnes qui répondent à des logiques très différentes.
Dans un 1er temps, pour faire la différence au sein de son parti, il doit pratiquer un discours assez " intégriste " pour séduire les militants.
Dans un second temps, il doit chercher à rassembler le plus largement possible.
Ces deux étapes vont de plus en plus produire des contradictions redoutables à gérer. Les " effets de campagne " à usage interne au parti risquent d'être des boulets pour le passage devant le suffrage universel. Il y là un problème neuf et majeur de communication.
Le candidat qui participe dans l'objectif de gagner l'élection ultime doit résoudre l'équation suivante : que les conditions de victoire de la primaire dans son camp politique ne soient pas de nature à marquer son profil au point de l'handicaper pour la victoire finale.
En effet, une élection c'est d'abord la rencontre à un moment précis entre le profil perçu d'un candidat et l'attente d'un électorat. L'électorat d'un parti politique est rarement à l'image de l'électorat dans son ensemble. Pour gagner une primaire dans un parti politique il faut donc parfois " forcer le trait ". Encore faut-il que ce ne soit pas au prix d'un divorce ultérieur avec l'électorat dans son ensemble.
C'est un enjeu nouveau de communication. Les Etats-Unis d'Amérique le connaissent depuis longtemps. Le Parti Républicain comme le Parti Démocrate ont parfois connu des vainqueurs de primaires internes qui étaient manifestement trop des " candidats du parti " pour être ceux du pays tout entier. Pour le parti républicain, la dernière candidature de ce type fut celle du ticket Dole-Kemp contre Clinton-Gore en 1996.
La candidature de John Kerry n'échappe pas à ce reproche en 2004. Il est certain que Winsley Clark aurait été, par son profil de carrière militaire, susceptible de séduire une frange des républicains.
Sous ces deux aspects (modalités concrètes de désignation comme conciliation d'objectifs différents), la vie publique française entame une réelle nouvelle étape de son fonctionnement.