Nicolas Sarkozy suscite le débat sur sa pratique présidentielle
Nicolas Sarkozy suscite le débat sur l'omniprésence qui est la sienne depuis l'élection du 6 mais 2007. Il a ouvert une nouvelle étape dans la communication publique : le spectacle d'Etat.
Depuis le début des années 80, il était souvent question d'une montée en puissance de "l'État spectacle".
Dans cette formule "d'État spectacle", l'État n'est pas seulement un spectacle car il y a d'abord un État. Aujourd'hui, c'est le temps du "spectacle d'Etat". Les responsables publics doivent s'adapter aux attentes de l'opinion. Les concepts et les chiffres doivent se transformer en images pour qu'on les comprenne ou pour qu'on les prenne en compte.
S'ils ne se transforment pas en images, ils disparaissent du débat.
De nouvelles techniques modernes de communication ont fait leur apparition dont Internet, dont les vidéos pirates. Elles sont appelées à occuper des espaces de plus en plus importants parce qu'elles correspondent à cette démocratie émotionnelle de l'instant qui manie les symboles, les images bien au-delà de leur rationalité.
Cette démocratie émotionnelle porte le risque que, par simplification, par excès, la réponse ne corresponde pas rigoureusement à la question posée par la réalité d'un dossier.
C'est un danger important mais ne pas reconnaître la réalité de cette évolution reviendrait à se condamner à l'inefficacité.
Ainsi, à titre d'un exemple parmi beaucoup d'autres, la réalité durable de l'impact de la vidéo pirate sur S. Royal s'exprimant sur les enseignants est difficilement quantifiable mais elle a durablement transformé les relations entre ce corps social et cette candidate.
Cette logique de l'émotion visuelle immédiatement consommable a d'ailleurs considérablement marginalisé les intellectuels dans le débat politique.
La seule "démarche intellectuelle" classique a été adoptée par Nicolas Hulot qui a popularisé la technique classique de la signature d'une pétition pour créer un réel temps fort de la campagne. Le mouvement intellectuel s'était toujours distingué par cette logique de la pétition mais en l'espèce c'est une vedette de la télévision qui l'organise?