Municipales 2020 : la crise d'un système législatif
Il y a un phénomène majeur qui va mériter un examen détaillé : le pourcentage particulièrement élevé de la prime aux sortants lors des municipales 2020.
Plusieurs facteurs méritent l'attention. 1) Dans les "petites" Communes, la prime aux sortants a souvent été le fait de l'unicité de liste. Une liste unique par Commune. Face à la pénurie de candidats, les sortants ont une capacité renforcée à organiser les candidatures. Pourquoi aussi peu de "désir de candidatures" ? Probablement par la baisse de considération générale de la politique. Mais surtout par le fait de l'intercommunalité. Le Conseil Municipal est souvent perçu comme un lieu aux pouvoirs érodés par l'intercommunalité lointaine.
2) Dans les Communes de dimension moyenne, l'obligation de parité sexuelle est une contrainte supplémentaire pour composer des listes. C'est une contrainte qui a fait avorter des compositions de listes.
3) Mais surtout, c'est la crise d'un système législatif qui encadre les moyens de communication pendant la période électorale. Progressivement, qu'ont intégré les élus sortants ? Pour l'essentiel, la contrainte pour les sortants est dans la comparaison avec le rythme de croisière de communication avec les années antérieures pour la même période. Et cette logique a suscité une sur-communication des années antérieures pour que la comparaison se fasse avec une ligne élevée de flottaison. Et ce faisant, les sortants ont ainsi trouvé le moyen de beaucoup communiquer, beaucoup inaugurer ... même dans les six derniers mois avant l'élection. Et ce faisant l'inégalité entre les candidats sont devenues considérables. Une réalité qui a beaucoup compté dans les grandes villes.