Donald Trump et l'assaut de trop : le pont trop loin ?
Les conditions de sortie de Donald Trump vont s'avérer manifestement comme un boulet de nature à compromettre son retour sur la scène politique. C'est l'assaut de trop. Toute sa carrière a été conduite à partir d'assauts. Son entrée dans la politique en 2015 a été sur cette logique également. Mais avec la fonction présidentielle, cette mentalité a probablement conduit Donald Trump à l'excès.
Une présidentielle se gagne par l'ajout de deux segments électoraux : la mobilisation de son "camp" de base + une partie forte des indépendants. Les stratèges de chaque camp savent que l'élection se "gagne au centre" en réalité. Qui perd les indépendants perd l'élection.
La bataille des Démocrates n'est pas juridique. Elle est politique.
Sur le plan juridique, la question de fond est double : a) est-il possible de démettre un Président devenu ... citoyen ? Pendant quelques jours les Etats-Unis vont vivre des débats au Sénat mettant en relief la judiciarisation de la vie politique américaine. Cette judiciarisation a deux visages. La politique se sert du droit. Et le droit devient un argument politique. Le sujet de fond pour une procédure d'impeachment : comment est-il possible de destituer un président qui ne l'est plus ? Sur cette question, chaque camp va déployer des arguments tous plus ingénieux les uns que les autres. Les Démocrates veulent scotcher Trump à l'affaire de l'assaut du Capitole. Les Républicains ne veulent pas sacrifier Trump mais pas davantage apparaitre comme cautionnant l'assaut du Capitole. Un "procès" de plus dont les Etats-Unis ont le secret.
Et b) les Démocrates savent que le "détachement" de 17 Sénateurs Républicains est quasi impossible.
MAIS, pour l'image de Trump, ils savent que cette procédure le rattache à une image qui inquiète, qui "fait peur", qui aliène les indépendants respectueux des institutions.
C'est peut-être l'assaut de trop qui va compromettre tout retour de Trump dans la vie politique ?