Les Républicains et le défi du sens de leur projet

  • Valerie Pecresse

L'échec de Valérie Pécresse c'est d'abord l'échec des réponses perçues comme pouvant être apportées par cette formation politique à une France en plein désarroi, déconcertée et déchirée entre des courants multiples. Une opinion ayant besoin de trouver de nouvelles certitudes n'a pas perçu une offre lisible, claire.



Nicolas Sarkozy était parvenu à s’identifier au besoin de sécurisation qui entoure la fonction présidentielle. Ce besoin n'est pas simplement le contrepoint direct à l’insécurité et à la précarité qui caractérisent la période actuelle. C’est une attente plus globale de confiance dans les capacités d'exercice des prérogatives de la plus haute autorité de la vie publique française. Cette attente passe essentiellement par deux volets. D'une part, l’énoncé d’actions concrètes précises qui doivent être vécues dans un contexte individuel de « micro politique ». D'autre part, la capacité à exprimer de manière sereine un tempérament qui permet d’anticiper sur les décisions qui devront engager le prochain Président et sa faculté à assumer les choix importants ainsi réalisés.

La seconde caractéristique est celle de l'importance croissante de la forme par rapport au fond.
La première journée de campagne a été une convention porteuse d'images catastrophiques à l'opposé des images efficaces, celles d'images douces cohérentes, de proximité et de collectif avec le look attendu d'une leader rassurante.

Enfin, l'image destructrice de départ n'a pas été corrigée et elle a subi le nomadisme électoral qui caractérise à ce jour l'électorat français.

Valérie Pécresse avait deux impératifs :
- créer les conditions d'une évolution d’électorats flottants,
- en mettant en œuvre une attitude innovante capable de retenir l'attention et montrant une capacité à faire.

Seule cette attitude innovante pouvait créer un électrochoc redistribuant la donne. Cette redistribution peut être d’autant plus forte qu’une part importante de l’électorat est aujourd’hui frappée de nomadisme ou de vagabondage électoral. Ils zappent rapidement en fonction des initiatives. Cette évolution est le fruit de la baisse d’influence des partis politiques qui encadraient traditionnellement les comportements des citoyens. Bien davantage, cette autonomie est aujourd’hui revendiquée comme preuve d’autonomie, de liberté individuelle, de sens des responsabilités conduisant à soutenir au cas par cas ; bref de maturité des citoyens.

C’est un phénomène nouveau à ce point pour l’électorat Français. Il mérite d’être observé dans le toute dernière ligne droite et donne une portée particulière à une campagne électorale.

Pour reconstruire une formation politique solide, Les Républicains doivent redonner un sens à leur offre politique avec un leader qui soit admis de longue date comme un présidentiable incontournable. Un vrai travail d'Hercule !

  • Publié le 19 avril 2022

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