France : la décentralisation en accusation
Proximité ou cour du Grand Turc : le retour aux débats des années 70 : la décentralisation a mauvaise presse actuellement. C'est le retour aux débats des années 70 entre Jacques Delors alors animateur du club Echanges et Projets et le sociologue Michel Crozier. Le 1er défend une “démocratie à portée de la main” donc une très forte décentralisation. Et le second alerte : “attention quand le pouvoir fait qu'une décision a un nom et un visage, l'arbitraire n'est pas loin”. Attention à ne pas devenir la cour du Grand Turc : caricature des flatteries pour plaire et obtenir alors la décision attendue. Le problème, c'est que la décentralisation s'est accompagnée d'un retrait de l'Etat. La décentralisation n'a comme “filet de sécurité” face à l'arbitraire que la justice et chacun sait combien elle est lente, coûteuse, incertaine, compliquée. L'urbanisme est l'un des sujets les plus exposés : décision technique en fonction du foncier ou en fonction du propriétaire du foncier ? Aides aux associations : quels critères ? Nominations : quels critères ? Et la liste pourrait durer longtemps.
La crise du secteur public français ce n'est pas seulement l'impuissance à apporter des solutions, c'est aussi qu'il a perdu en bonne image de marque par ce sentiment d'arbitraire envahissant.