Michel Crozier a gagné l'analyse sur la décentralisation
Début des années 80, un face-à-face passionnant intervient entre Michel Crozier et Jacques Delors. A cette époque Jacques Delors est le président d'un club (Echanges et Projets). Il a publié un ouvrage qui fait référence (démocratie à portée de la main).
Cet ouvrage effectue la promotion de la décentralisation. Un sujet qui va devenir d'actualité avec la victoire de François Mitterrand et les lois mises en œuvre par Gaston Defferre.
Michel Crozier reconnaît la nécessité d'effectuer une réorganisation administrative de manière à libérer l'initiative mais il attire l'attention sur les dangers de la décentralisation : il ne faut pas que les Communes françaises deviennent "la cour du grand turc" indique t-il. Derrière cette formule c'est la personnalisation des décisions.
Michel Crozier indique que dès l'instant que l'on va rapprocher le pouvoir de des citoyens la décision deviendra plus personnelle il y a donc un risque de clientélisme. Dans la période actuelle cette perspective prend une importance particulière au moment où notamment en matière d'insécurité bon nombre de villes françaises ont vécu une forme de clientélisme les amenant à ne pas prendre en charge des mesures nécessaires pour corriger l'évolution inquiétante de certains quartiers.
Indiscutablement avec le recul de l'histoire, Michel Crozier à gagné l'analyse face à Jacques Delors.