Ségolène Royal devient une caricature de la dérive des mots
Ségolène Royal ne parvient toujours pas à tourner définitivement la page de sa présidentielle. Son dernier entretien accordé à Paris Match en est une illustration caricaturale. Il résume à lui seul tous les défis majeurs du Parti Socialiste.
Le propre du passé c'est d'avoir vocation à être dépassé pour céder la place au temps à venir. Or, Ségolène Royal retourne toujours au passé pour donner la lecture du temps à venir. Tant qu'elle fonctionnera ainsi, elle demeurera attachée au passé et y rattachera les Français.
Aujourd'hui, ses véritables enjeux sont doubles. D'une part, dépasser le passé donc ne plus l'installer en référence constante publique ou privée. Sa reconstruction politique passe par ce décrochage par rapport à hier.
D'autre part, Ségolène Royal doit ancrer le PS dans la réalité des faits. Tout le discours du PS est basé sur un sens des mots déconnecté de la réalité des faits. Les mots ne peuvent forcer le réel. Quand ils sont ainsi décrochés de la vie quotidienne, les mots perdent toute signification pour devenir un jargon obscur pour les non-professionnels.
Le PS Français s'est spécialisé dans le détournement des mots. C'est par exemple le cas du mot citoyen qui est initialement une qualité et que le PS a transformé en adjectif désormais mis à toutes les sauces au point de perdre toute signification à l'exemple de la "participation citoyenne", de l"expression citoyenne", de la "revendication citoyenne" ...
Les mots sont là pour donner du sens. S'ils sont utilisés à tous propos, ils perdent leur sens donc leur utilité.
Ségolène Royal est devenue une caricature des travers de la pensée socialiste Française qui met toute sa détermination à avoir raison contre les faits et donc à ne pas inscrire comme socle un principe de réalité, d'où ses actuelles difficultés.
Quand S. Royal aura franchi cette étape, si elle y parvient, elle sera alors apte à être une candidate performante pour la présidentielle 2012. C'est son vrai test.