Bruno Retailleau et les leçons du RPR
Il y a bien en France durablement trois droites selon l'analyse de René Rémond. Trois droites qui correspondent à trois tempéraments de fond. Il n'est possible d'accéder au pouvoir qu'à la condition que ces trois droites s'entendent derrière un seul candidat. Ce qui fut le cas quand hier, Philippe Seguin, François Bayrou, Alain Juppé incarnaient cette diversité auprès de Jacques Chirac.
Dès qu'il y a scission entre ces trois droites, l'accès au pouvoir devient difficile. Emmanuel Macron a donné naissance à un autre équilibre qui aurait été celui de DSK si les affaires ne l'avaient pas éloigné de toute candidature présidentielle. C'est un équilibre de centre gauche.
Bruno Retailleau doit ajouter trois sensibilités :
- la sensibilité "orléaniste" ou l'ex UDF avec le profil de Bayrou et l'enjeu des notables centristes. Il faut les décrocher du "bloc central".
- la sensibilité "bonapartiste" sera le socle de base de Bruno Retailleau.
- la sensibilité "légitimiste" c'est Philippe de Villiers et Zemmour.
On voit immédiatement le problème des Républicains. Marine le Pen a siphonné la partie populaire des "bonapartistes". Macron a siphonné une partie des "orléanistes". Et les "légitimistes" ont fondu en se marginalisant à l'extrême.
Il lui faut reconstituer ces trois courants. Le problème, c'est qu'il manque d'incarnations proches pour chacun de ces trois courants. C'est tout le défi de la présente période : reconstituer des talents qui auront vocation à lui ramener des sensibilités diverses.