Bruno Retailleau et le temps de la sympathie
La sympathie est l'étape qui précède le vote dans une élection française. Ce n'est pas la compétence. Pas davantage la capacité perçue à régler les problèmes majeurs du moment. Il faut être sympa !
Quatre marqueurs méritent l’attention pour une présidentielle victorieuse.
1) Etre le candidat qui structure la campagne. Le candidat qui s’installe au « centre du ring » est généralement celui qui va gagner.
2) Incarner le creuset culturel qui est en passe de s’installer.
3) Avoir les jeunes avec soi : la jeunesse comme recette de sortie de crise. Parce que la jeunesse, c’est la vitalité, le dynamisme, l’innovation mais surtout le neuf. Or l’opinion française veut sortir de la crise. Elle ne voit pas comment elle peut en sortir avec ceux qui ont déjà tant géré la crise. L’opinion a le choix entre deux recettes opposées : le neuf ou l’expérience. Et pour le moment, elle ne donne pas la préférence à l’expérience considérant que l’expérience est associée à la crise. Qu’elle n’est donc pas une solution.
Les jeunes ont toujours fait les vainqueurs d'une présidentielle en France : jamais une présidentielle n’a été gagnée sans ou contre les jeunes.
C’est une constante :
- en 1974, VGE gagne en s’associant au printemps face aux « barons du gaullisme »,
- en 81, les jeunes passent du côté de Mitterrand pour faire vivre la première alternance de la Vème république,
- en 88, le tournant, c’est l’opération « Tonton » lancée par Renaud en faveur de Mitterrand,
- en 95, c’est pour la première fois, Chirac jugé sympa par les … jeunes face à Balladur alors ringardisé,
- en 2002, schéma particulier avec Le Pen,
- en 2007, le tournant c’est janvier quand Sarkozy prend la tête avec l’énergie communicative face à l’harmonie collective qui avait assuré le lancement de Royal sur 2006,
- puis en 2012, Hollande va gagner les jeunes quand il apparait cool, « normal » face à Sarkozy jugé alors cassant, brutal … ,
- 2017 : les jeunes sont d’abord chez … Macron. C’est d’ailleurs une réalité étonnante à ce point.
3) Etre le candidat sympa, cool, celui avec qui il est possible de parler. C'est le "pair".
4) Enfin, le premier tour est structuré par le … deuxième tour. En 2017, quand les électeurs socialistes vont imaginer échapper au second tour le Pen / Fillon en votant Macron, l’évasion des électeurs de gauche sera considérable. Et il en sera de même pour le centre droit. En 2027, quand les électeurs du centre droit et du centre gauche vont imaginer un second tour Le Pen / Mélenchon, les votes pour Bruno Retailleau vont connaitre un bon en avant immédiat.