Jacques Chirac s'accroche à une version grand public peu solide pour échapper à sa mise en examen
Jacques Chirac sur TF1 puis Dominique de Villepin sur France 2 ce matin mettent en avant des arguments d'une terrible fragilité juridique misant sur "l'innoncence" de l'opinion dans ce domaine.
Si Jacques Chirac croit dans les deux arguments essentiels exposés pour s'innocenter aux yeux de l'opinion publique ; c'est qu'il n'a pas suivi l'actualité judiciaire de ces dernières années alors qu'elle mettait en cause des hommes politiques de premier rang.
La notion d'enrichissement personnel a été définie comme le non-appauvrissement dès l'instant que des dépenses politiques ont été indûment prises en charge par une collectivité publique ou une entreprise privée. Puisque le responsable politique concerné n'a pas supporté personnellement les dépenses en question alors qu'il en a été bénéficiaire dans le déroulement de sa carrière politique, il y a eu enrichissement personnel.
Ensuite, le vote d'une délibération par l'Assemblée Municipale ne vaut pas légalisation d'une éventuelle opération illégale. Cet argument ne résiste à aucune analyse juridique.
De tels axes de "défense" illustrent une fois de plus la volonté de Jacques Chirac d'ignorer une réalité judiciaire alors même qu'elle a frappé plusieurs de ses proches à l'exemple d'Alain Juppé ou de Michel Roussin.
D'un ancien Chef d'Etat, on était en droit d'espérer davantage de courage politique et de réalité dans les propos.
C'est ce principe de réalité qui a fait terriblement défaut sur un sujet qui a gangréné l'ensemble de la vie politique Française ces dernières années.