Nicolas Sarkozy sera-t-il victime de la démocratie d'opinion qu'il a bien gérée jusqu'alors ?
Nicolas Sarkozy cherche a redéfinir sa politique de communication au moment où l'opinion commence à décrocher.
Les grandes réformes ne peuvent trouver leur place dans la "démocratie minute" qu'est devenue notre démocratie d'opinion.
Dans l'actuelle démocratie d'opinion, les élus ne doivent pas rendre compte tous les 5 ou 6 ans devant le peuple, mais tous les jours.
Dans la démocratie d'opinion, les sondages remplacent les scrutins.
Est-ce un mal ? Pas forcément dès lors que l'on a conscience des limites de ce système.
La démocratie d'opinion permet l'action, la réactivité de nos représentants mais plus difficilement la réflexion.
Dans la démocratie d'opinion, il n'y a plus de bilan, il n'y a que des projets.
La démocratie du XXI ème siècle n'a plus la bible mais la télé comme livre de chevet.
Elle n'a plus l'histoire mais Internet comme bassin de vie. Dès lors, elle zappe, innove, va vite.
Target déclarait à la Constituante : "que tous, militaires, gens d'Eglise, gens de lois, commerçants, cultivateurs, déposant leurs préjugés, ne soient plus que des citoyens". La révolution a consacré un peuple de citoyens.
Notre nouveau siècle doit évidemment tenir compte de l'évolution de la société, de ses attentes, de ses problèmes.
L'opinion est indispensable dans une démocratie, elle permet d'éviter bien souvent des dérives dont l'autoritarisme.
Une élection, c'est l'occasion pour le peuple de donner mandat à des représentants pour une durée. Sans véritable durée, les représentants sont paralysés par l'immédiat.
Or, pour bien gouverner, tout en tenant compte du quotidien, il importe aussi de pouvoir dépasser ce quotidien.
C'est aujourd'hui l'enjeu de Nicolas Sarkozy : concilier l'action, la durée et le sens du résultat.