Jean Louis Borloo s'installe parmi les révélations de 2007
Jean Louis Borloo avait occupé un rôle social décisif dans la présidentielle 2007. Il s'apprête à compléter cet acquis par une dimension environnementale lui assurant une portée emblématique de premier plan.
Jean Louis Borloo est l'un des profils les plus originaux parmi les actuels leaders politiques.
Pour ce parisien né en 1951, tout semble facile même le plus atypique. Tout est atypique dans sa carrière, dans sa personnalité, dans sa façon de faire de la politique.
Dans sa carrière où avocat au Barreau de Paris, il choisit avant la mode le marché financier, les restructurations, les fusions et acquisitions.
Dans sa carrière politique où son implantation à Valenciennes passe par la Présidence du club local de football. Une mairie de Valenciennes conquise au second tour en 1989 mais dés le 1er tour en 1995 avec pas moins de 63 % des voix (score identique en 2001).
Dans sa personnalité, tout tranche avec les profils classiques. JL Borloo apparaît souvent chemise mal boutonnée, veste fatiguée, coiffure digne du réveil?
Son discours est direct sans les précautions habituelles.
Il a un actif incontestable dont :
* la rénovation urbaine,
* le développement des services à la personne,
* l'amélioration du dispositif de lutte contre le chômage.
On avait oublié parfois qu'au début des années 90 il fut l'un des fondateurs de " Génération écologie " avec Brice Lalonde, Noël Mamère et Haroun Tazieff.
Par ce créneau environnemental nouveau, c'est dire son importance capitale.
En effet, la majorité sortante compte peu de personnalités emblématiques pour l'opinion publique et encore moins en la matière.
Mais il paraît manifestement fantasque au point de surprendre des catégories électorales pourtant très favorables à l'exemple de sa prestation lors des 24 heures du bâtiment 2006 où il est apparu comme un vrai " zombie " là où la mécanique Sarkozy rompue aux repères classiques " faisait un véritable tabac ".
Ceux qui le connaissent s'inquiètent de ses " absences ", périodes pendant lesquelles il a rompu avec toute logique de travail voire même de simple contact.
Dans ces conditions, comment discipliner l'indisciplinable pour le fondre dans une organisation présidentielle performante le vouant non plus à un poste de franc tireur mais de véritable leader ?
Ils sont nombreux à exprimer ainsi que par exemple son accession à Matignon serait difficilement conciliable avec son tempérament car il est trop voltigeur pour imprimer une discipline collective organisée en permanence.
Là réside toute l'énigme de JL Borloo et toutes les difficultés pour la droite à " mettre en scène " une personnalité aussi atypique.
Il est aujourd'hui un " influenceur d'opinion ". Parviendra-t-il à franchir la dernière distance qui le sépare d'un présidentiable crédible ?