Nicolas Sarkozy ne peut s'installer durablement dans le rôle de "super Narcisse"
Nicolas Sarkozy est entré dans une zone à risques. Il parait emporté par une machine infernale où la fuite en avant devient la recherche permanente de l'équilibre.
" Et moi, émoi " : ces trois mots semblent résumer désormais bon nombre de politiques de communication.
Ces politiques tournent autour de deux repères :
* la quantité d'exposition d'un individu,
* sa capacité à faire vivre de l'émotionnel de temps à autre.
Il y a ainsi l'émergence d'une génération de "Super Narcisse" qui semble vivre quasi exclusivement dans le reflet de leur image.
Cette génération est-elle sur la bonne voie ?
La réponse à ces questions dépend essentiellement de l'appréciation du contenu même des enjeux perçus par l'opinion.
Il est certain qu'avec la fin des idéologies, l'aplatissement des écarts entre les partis politiques et les nouveaux comportements des consommateurs, il faut trouver un nouveau style de communication.
Dans ce nouveau style, la personnalisation et l'image occupent une place particulière.
Mais cette place est bien plus subtile et complexe.
La France est en train de vivre une modernisation considérable de ses pratiques institutionnelles.
Il paraît probable que le même besoin de neuf marquera les prochaines élections locales.
Les élections locales devraient, elles aussi, être portées par un besoin de renouvellement.
Les images vont porter les projets. Cela ne signifie pas que les images vont remplacer les projets, loin s'en faut.
La démocratie locale, parce que marquée par la proximité, va devenir l'une des plus consommatrices qui soit. Rien ne remplacera donc l'engagement précis de proximité.
Mais, sur les grands dossiers, de nouvelles techniques vont faire la différence en accordant une place accrue à l'image et moins d'impact à la longue démonstration technique.
Bill Bernbach avait utilisé une formule redoutable "ne mesurez pas l'opinion, faites la".
"Ne parlez plus à l'opinion mais montrez lui" pourrait être la prochaine formule choc...
Nicolas Sarkozy a ouvert cette voie. Il doit désormais trouver un autre rythme car l'actuelle exposition peut l'user de façon excessivement accélérée.