François Fillon face aux enseignements du 1er tour des municipales
François Fillon doit affronter les enseignements du 1er tour qui dessinent une nouvelle donne politique à confirmer ou pas dimanche 16 mars.
Au lendemain du 1er tour des municipales, il y a 5 "idées reçues" qui prennent corps et qui mériteront d'être confirmées dimanche.
La première idée, c'est qu'une "nouvelle France politique" serait née.
Il est vrai que la juxtaposition des cartes politiques des dernières consultations électorales (Régionales, Referendum sur le traité constitutionnel européen, Présidentielles, Législatives) laisse apparaître des distorsions considérables.
En réalité, chaque élection est désormais relative à un enjeu précis. Elle devient donc très circonstancielle. L'évolution des enjeux impacte l'évolution des électorats d'où l'instabilité des rapports des forces politiques.
Seconde idée, l'électorat connaîtrait un retour aux valeurs de gauche. C'est inexact. La gauche n'a pas gagné l'élection. La droite a perdu le 1er tour sur des réactions émotionnelles d'un certain mal-être politique généralisé.
Les valeurs classiques de la gauche ne connaissent pas d'embellie particulière.
Le PS sera confronté à une "remise à niveau de son offre politique" globale pour retrouver une réelle compétitivité.
Troisième idée, le Front National renaît. Le scrutin de 2002 était d'abord un électrochoc pour dénoncer la cohabitation. Cinq années de "co-gestion" RPR-PS troublaient alors les repères. La nouvelle donne politique (une majorité face à une opposition républicaine) comme le changement générationnel en 2007 ont totalement modifié le contexte. L'usure personnelle du leader du FN (comme celle d'A. Laguiller pour LO) avait amplifié l'érosion d'un vote protestataire qui demeure. Sans candidat présent sur le terrain, avec des campagnes purement nationales, le FN a souvent atteint les 8 %, c'est dire le terrain favorable qui demeure le sien dans de nombreux pôles urbains.
Quatrième idée, F. Bayrou a installé le centre. C'est inexact. Le centre est redevenu une force d'appoint sur des bases très variables difficiles à gérer dans le temps.
Cinquième idée, la "bonne vieille bipolarisation" droite / gauche est réinstallée pour une longue période. C'est exact. Les seconds tours répondent toujours à ce clivage pour un nombre très élevé de cas.
Il reste maintenant à constater si le second tour modifiera ces messages ?