Nicolas Sarkozy passe du rang d'acteur à celui de proie de communication
Nicolas Sarkozy est passé d'un extrême à l'autre en l'espace de moins de 12 mois. Hier, il faisait le temps de la communication. Aujourd'hui, la communication l'a placé au rang de proie et vit à son détriment.
La seconde quinzaine de janvier 2007 avait été un tournant pour le leader UMP donnant naissance à une nouvelle stature en apportant des réponses à trois paris essentiels.
Le premier pari était celui du besoin d'harmonie, de calme, d'union et de cohésion témoigné par le pays. Un véritable recentrage est alors intervenu en profondeur au sein de l'opinion publique qui évoluait vers une cohabitation de certaines qualités des deux camps. Cette cohabitation a été opérée au sein même du tempérament d'un individu et non pas dans le rééquilibrage des forces politiques. Le congrès d'investiturede janvier 2007 a été le point de départ de la réponse à ce premier pari. Pendant ce congrès, Nicolas Sarkozy est apparu comme un homme jeune, donc un homme d'avenir, comme un homme de modération, de pragmatisme habité par l'Histoire du pays et de toutes les composantes de cette Histoire du pays qu'il entendait représenter.
Le second pari consistait à apparaître comme le candidat de l'union. En quelques jours, l'évolution des chiffres lui a rendu le plus grand service qui soit à savoir l'installer en candidat de la victoire donc de l'union.
Enfin, le troisième pari concernait les réponses apportées à une France en plein désarroi, déconcertée et déchirée entre des courants multiples. Une opinion ayant besoin de trouver de nouvelles certitudes. Le discours du candidat UMP est apparu comme un discours clair, mobilisateur, porté par une nouvelle génération capable de donner naissance à une nouvelle France.
Sur ce dernier point, il n'y a plus de discours fiable, clair, rassurant.
Le style présidentiel qui devait être celui de l'action est devenu un style controversé donnant un espace trop grand à l'anecdotique clivant sans intérêt.
C'est un repositionnement total qui s'impose.
La parole présidentielle est inexistante à l'exemple caricatural de la présence aux cérémonies d'ouverture des JO. Nicolas Sarkozy devient le dernier Chef d'Etat à ne pas avoir pris de position ferme alors même qu'il parait de plus en plus difficile que sa participation se confirme et ce au gré des défections des Chefs d'Etats de rang comparable. Il sera probablement absent mais ne pourra plus tirer un avantage de ce qui apparaîtra comme "inéluctable" donc subi davantage que voulu.
L'action présidentielle doit reprendre l'offensive. Face à cette nécessité urgente, c'est une cacophonie manifeste qui grandit chaque jour.
Il faut vit sortir de cette case de proie qui plombe le crédit présidentiel.