François Fillon doit-il accélérer un véritable remaniement ministériel en profondeur ?
François Fillon doit affronter une certitude et une interrogation. La certitude réside dans le constat que l'actuelle cacophonie gouvernementale ne peut s'installer. L'interrogation réside dans l'accélération d'un véritable remaniement ministériel comme seul moyen pour ouvrir une nouvelle page du mandat.
Le Gouvernement est entré dans une "période noire". Chaque jour apporte des sujets majeurs de dysfonctionnements qui font le quotidien des conversations des Français.
En quelques jours, la traversée de Paris par la flamme olympique, les OGM, la carte "famille nombreuse", les "négociations" avec les Farc, les relations avec le parti majoritaire, la polémique sur les heures supplémentaires ... alimentent une image dramatique de l'action Gouvernementale.
Le printemps s'annonce très difficile avec les compressions budgétaires qui provoquent de premiers remous totalement disproportionnés par rapport à l'ampleur des réformes incontournables à faire.
Est-il possible d'assumer la Présidence de l'Union Européenne dans de telles circonstances politiques intérieures ? C'est peu concevable ou du moins très risqué pour l'image internationale de la France.
La dernière fenêtre de tir ne réside-t-elle pas dans un remaniement profond avant même le début de cette Présidence ?
Un remaniement qui permette de repartir sur des bases réellement nouvelles avec des modifications majeures et l'entrée de nouveaux "poids lourds" politiques à des postes clefs.
Ce schéma compte des partisans de plus en plus nombreux car l'actuelle cacophonie a terriblement altéré la crédibilité même du Gouvernement qui paraît usé, divisé, voire même dépassé par l'ampleur d'arbitrages.
En réalité, il faut purger la crise des élections locales. Depuis janvier 2008, le Gouvernement semble sans repère politique, en panne de volonté et de message.
Seule la clôture apparente de la phase d'installation du mandat peut permettre à chacun de repartir sur des bases nouvelles.