Christine Lagarde s'attaque au dernier quarteron des fidèles de Nicolas Sarkozy
Chaque jour apporte "son supplice de la réforme". Le chapelet des mesures du Gouvernement devient le chemin de croix de l'opinion qui attend désormais inquiète le tour de l'annonce du lendemain. Cette méthode est suicidaire pour le pouvoir sauf à vouloir battre le record d'impopularité, seul domaine où il est en ... bonne voie.
Dire que le pouvoir coupe des réalités, c'est une banalité terrible quand on constate la communication gouvernementale de ce jour.
L'annonce négative est tombée. Il s'agit aujourd'hui de lever la dispense de recherche d'emplois des seniors.
C'était la catégorie d'âges qui restait encore globalement solide pour le Chef de l'Etat. Il eut été dommageable de ne pas l'inquiéter. C'est désormais fait et dans quelles conditions.
D'un palais de Rabat, en tenue de "grand gala", Christine Lagarde confirme l'annonce que désormais, même à plus de 57 ans et 1/2, il faudra se plier à la recherche d'emplois pour percevoir des indemnités chômage.
Le Gouvernement ne gère plus l'impact des images. Le journal de 13 heures de France 2 sur ce sujet vaut une hémorragie de voix qui passera durablement dans les cours de communication.
L'élite altière incarnée par une Ministre de l'Economie dont la boucle d'une oreille vaut probablement plusieurs mois d'indemnités d'un chômeur senior "moyen" dit le "bien" qui va modifier des quotidiens de très nombreuses familles. Et cette annonce commentée sous les ors d'un Palais étranger : du vrai massacre en gants blancs.
A ce rythme et à ce style, dans quelques mois, les planchers de popularité auront rang de plafonds ... dorés.
Le Gouvernement ne parvient pas à saisir toutes les conséquences de l'actuelle inscription du pouvoir d'achat en tête des priorités. L'insécurité peut se croiser régulièrement. Mais le pouvoir d'achat se rencontre chaque jour, par tous, partout et à plusieurs reprises. Il devient donc une question aveuglante. Si le Gouvernement donne à ce point l'image de "vivre dans un autre monde", la sanction sera d'une ampleur redoutable.
Hier, c'était travailler plus pour gagner plus fut le slogan payant. Aux municipales, l'électorat de droite à sustitué le voter moins pour sanctionner plus. Il peut aussi passer à l'étape du voter plus à gauche pour sanctionner encore plus. C'est ce que préparent de telles annonces et encore davantage de telles méthodes d'annonces.