François Fillon doit rester à Matignon pour six Français sur dix

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Selon un sondage CSA, 67 % des Français souhaitent que François Fillon reste à Matignon.

Ce chiffre est le résultat d'une étonnante situation qui récompense la discrétion face à l'hyper-présidence qui inquiète.

Sans changement majeur, l'exercice de la fonction de Premier Ministre par François Fillon restera marqué par un sentiment d'affaiblissement.

Traditionnellement, sous la Vème République, le Premier Ministre a trois pouvoirs majeurs :
* les pouvoirs politiques liés aux relations avec le Parlement,
* les relations avec le Président,
* la direction du travail gouvernemental.


Depuis Mai 2007, reste-t-il encore un exercice propre de chacun de ces trois pouvoirs ou pour le moins de l'un de ces trois pouvoirs classiques ?

Les relations avec le Président ne sont plus celles d'un dualisme mais d'une soumission revendiquée.

Les relations avec le Parlement sont entièrement dépendantes des rapports directs établis entre le Parlement et le Président. A ce niveau, le Premier Ministre semble transparent.

Dans la direction du travail gouyernemental, l'existence du Premier Ministre apparaît inversement proportionnelle à l'importance des sujets. Plus le dossier est important, moins le Premier Ministre est décideur face à l'omniprésence présidentielle.

Cette situation structure un nouveau système institutionnel qui aggrave l'échec majeur des institutions de 1958 et tout particulièrement depuis 1962, date de l'élection du président au suffrage universel direct : l'absence de contrepouvoir à la toute puissance présidentielle.

Mais François Fillon rassure. Sa discrétion et sa modération pondèrent le couple de l'exécutif.

L'opinion publique cherche un nouvel équilibre. Ce serait désormais au Premier Ministre d'incarner le recul qui était hier la caractéristique de la fonction présidentielle.

  • Publié le 15 juin 2008

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