Bertrand Delanoë bénéficie de socio-tendances lourdes
Chaque présidentielle est désormais d'abord un enjeu de style. Ce fut le cas en 2007 avec Nicolas Sarkozy et le triomphe de l'énergie rebelle. Bertrand Delanoë dispose d'un pouvoir d'évocation au coeur de tendances lourdes à la mode.
Bertrand Delanoë est en pleine confiance.
Sa façon de vivre la politique s'installe comme un courant profond de la société Française.
C'est le rendez-vous de deux socio-tendances qui vont profondément impacter les prochaines années :
* le rajeunissement,
* la revanche du plaisir.
La première tendance, le rajeunissement, va succéder au jeunisme. Le jeunisme, c'est copier les jeunes. Le rajeunissement, c'est faire vivre la part permanente de jeunesse qui est en soi.
Le sport et le vestimentaire ont déjà intégré cette tendance.
Le message est simple : "vous n'avez pas perdu votre jeunesse, elle a juste été égarée. Il est temps de la retrouver". C'est par exemple la tendance exploitée par la dernière pub Renault.
C'est le tee-shirt arborant des insignes de jeunesse.
La seconde tendance qui s'annonce, c'est la revanche du plaisir.
Derrière le mot "plaisir" c'est d'abord "être soi". L'accroche emblématique est la reprise de cette formule " il n'est jamais trop tard pour devenir la personne que vous auriez pu être ".
Ces deux socio-tendances sont un courant porteur inespéré pour Delanoë.
Ségolène Royal est perçue comme trop rigide pour une société qui va aspirer au relâchement, à la pause dans la compétition qui broie, qui exclut, qui installe une précarité trop stressante.
Bertrand Delanoë incarne ces deux tendances. C'est son style.
Comme en 2007, l'élection présidentielle 2012 sera d'abord un choix de style.
Si Nicolas Sarkozy a incarné l'énergie rebelle qui était son univers lors de la présidentielle 2007, Bertrand Delanoë s'apprête à installer l'énergie douce comme nouveau socle.
La collectivité nationale va devenir une famille sur mesure.
Elle va redevenir une famille c'est-à-dire d'abord un lieu de solidarités, de protections, de valeurs partagées.
Mais sur mesure car le "système" va accepter enfin la diversité des situations. C'est le volet "génération douceur" ou plutôt délicatesse qui ne vit plus dans le spectaculaire ou dans le dramatique.
La présente époque est perçue comme une époque de destruction, de sacrifices.
La pause est attendue, espérée.
Les générations vont se retrouver pour "cliquer sur la vie". Cette mode sera peut-être éphémère mais elle pointe.
Elle va dessiner un nouveau style présidentiel.