Nicolas Sarkozy à l'écart de la crise financière
Nicolas Sarkozy a tenu une conférence de presse pour saluer la libération de deux otages mais pas pour parler de la crise financière mondiale.
Une secousse d'une grande ampleur vient de débuter. Une ampleur telle qu'elle conduit un Etat réputé libéral à socialiser les pertes d'établissements financiers pour éviter un écroulement de tout un système financier.
Au passage, quel "retour sur terre" pour des établissements comme certaines banques qui étaient supposées être des "analystes de référence" pour les comptes des sociétés des autres et qu'on découvre aujourd'hui fragilisées à ce point par des risques pas assez considérés dans leurs propres comptes ...
L'enjeu du péril financier tient en un chiffre : la titrisation représente à ce jour 5 000 milliards d'euros. Les experts considèrent que le risque "sérieux" est de 10 % de ce montant. Il faut donc "éponger" 500 milliards d'euros. On est donc encore loin de la "sortie de crise".
Le Chef de l'Etat a fait une conférence de presse pour se féliciter de la libération de deux otages. Mais il n'a pas fait de conférence de presse pour parler de la crise financière. Comment interpréter ce constat ?
Il y a une volonté manifeste de "banaliser" la situation nationale. Mais surtout, la France aurait-elle les moyens pour affronter la crise comme la décision prise cette nuit aux Etats-Unis en faveur de l'assureur des banques refinancé sur fonds publics ?
Le silence traduit peut-être un réalisme sur la faiblesse des moyens Français dans de telles circonstances faute d'une banque centrale nationale (compétence transférée à l'Europe) et faute de moyens financiers disponibles tant le poids de la dette publique est considérable.
Si telle était la raison du silence, ce constat aurait plutôt de quoi inquiéter.