Bertrand Delanoë creuse l'écart
Comment perdre en ayant avec soi l'opinion et l'appareil ? Cette question résume la nouvelle donne avec l'alliance Delanoë-Hollande.
Et si l'accord réel était : à Delanoë la présidentielle 2012 et à Hollande celle de 2017 ?
Tout l'enjeu de la communication de François Hollande réside dans un constat : il n'est pas assez incisif pour s'inscrire dans le champ d'attention de l'opinion.
Pendant des années, la force de François Hollande a été le positionnement de "plus petit dénominateur commun" au sein de la formation socialiste. Ce positionnement est devenu un boulet pour son image de marque auprès de l'opinion.
Le parti avait besoin de modération quand l'opinion attendait des messages forts. Le parti attend de la discrétion quand l'opinion appelle de l'enthousiasme. Le parti suppose de la nuance quand l'opinion vit désormais d'absolu.
François Hollande a fait vivre un positionnement de Premier Secrétaire qui est la perte de tout candidat à une fonction électorale nationale de premier plan.
En conséquence, le court terme de François Hollande semble pavé de difficultés mais le seul court terme. Il est en effet très difficile de décoller une image puis d'en faire naître une autre rapidment. Cette évolution passe par le temps et par des étapes séparées dans le temps.
2012 est trop proche.
Delanoë a l'opinion pour lui. Hollande lui apporte une connaissance du parti qui est un atout déterminant. En cas de victoire pour Delanoë, la passage de Hollande par la "case Matignon" ne pourrait que lui permettre de compléter son image.
Si c'est le véritable accord, le PS a bien tourné une page essentielle. Un peu comme hier, dans la fin des années 70, la base de l'accord entre Mitterrand et Mauroy ...