Nicolas Sarkozy face à l'ouverture

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La crise financière remet l'ouverture au centre de la vie politique Française.

L'actuelle crise peut être une "chance" pour le pouvoir présidentiel pour trois raisons.

Tout d'abord, la gravité de la situation présidentialise les intervenants et au premier rang de ceux-ci le Chef de l'Etat.

Ensuite, elle, permet au Chef de l'Etat de gagner en pragmatisme et de "recentrer" son image en l'éloignant d'un libéralisme engagé.

Enfin, alors même qu'elle limite la marge de manoeuvre de l'opposition, elle augmente celle du pouvoir en lui ouvrant des marges nouvelles de négociations pour aller vers une " union nationale " imposée par les circonstances particulières.

En réalité, si l'union nationale existe déjà dans la vie politique française, c'est d'abord l'union du refus.

Là il s'agirait de passer à une union pour affronter le futur. C'est une autre perspective.

Deux catégories d'unions doivent être distinguées :
- l'union-unanimité,
- l'union-contrat.

Le premier cas paraît difficilement concevable en dehors de périodes de crises particulièrement graves notamment au sein de relations internationales.

En revanche, l'union-contrat peut trouver des applications modernes intéressantes en de crises de gestion. Chacun garde son originalité mais accepte de faire un bout de chemin ensemble pour souder la Nation.

De quoi est-il alors question ?

L'union n'abolit pas les différences.

Mais ces différences deviennent compatibles avec un contrat commun.

Bref, derrière cette approche d'union-contrat, il y a le sentiment que les partis politiques doivent cesser de ne penser qu'à la victoire ou à la revanche électorale pour s'occuper davantage du pays, de ses vrais défis, de l'avenir.

Des pays voisins ont beaucoup progressé dans cette voie. La Grande Bretagne pour lutter contre des formes de séparatismes. Plus dernièrement, l'Allemagne pour sortir d'une crise politique durable liée à la difficulté de dégager une majorité franche.

La France est peu habituée à cette approche. Sa vie politique est en effet traditionnellement peu tolérante. Le réflexe contestataire est très vif. Les corps intermédiaires sont des défenseurs traditionnels de la sécurité et des acquis.

Des circonstances exceptionnelles peuvent la faire bouger en l'espèce.

  • Publié le 13 octobre 2008

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