Nicolas Sarkozy face au défi des déficits
L'endettement des ménages a passé le mistrigri aux banques. Ces dernières ont passé le mistigri aux Etats. Mais comment peuvent réagir ces derniers ? Quand la France va-t-elle prendre conscience du trou creusé ?
La réalité inquiète et perturbe, puisqu'elle est incertaine, changeante, dérangeante et non négociable.
L'imaginaire, lui, est confortable et rassurant. Insusceptible d'être soumis à l'épreuve de la contradiction, il se trouve en harmonie intime et naturelle avec l'individu. On doit se contraindre à faire effort sur soi pour assumer le réel. La quête de celui-ci, c'est la fin des certitudes, l'effondrement des préjugés, la ruine des dogmes. L'imaginaire, en revanche, n'en exige pas autant. C'est pourquoi il est facile de s'y tenir inconsciemment, et de se l'approprier. Dés lors, la machine à produire de l'illusion politique est en place, et va tourner à plein régime. Elle fabriquera à bon compte des certitudes à bon marché.
A cette dangereuse dérive, la société française s'adonne aujourd'hui sans retenue et, en quelque sorte, sans remords. Tout l'y pousse : la perte des repères, la peur de l'avenir, le sentiment de ne plus maîtriser son destin. Ne sachant à quel saint se vouer, elle se livre aux croyances rassurantes, qui lui susurre que la France peut demeurer une île à l'abri des tempêtes, et qu'il suffit pour cela d'en décider ainsi.
L'incapacité de notre pays à s'adapter aux évolutions du monde et cette référence incantatoire à on ne sait quelle exception française n'a pas d'autre explication. Dans tous les domaines de la vie publique, la vérité est occultée parce qu'elle est douloureuse à admettre, que l'électeur la refuse, et que l'âme de la France est devenue faible. Alors on ferme les yeux et on s'enfonce dans son rêve, non sans d'ailleurs quelque inquiétude.
La réalité s'efface devant l'illusion, et l'illusion devient réalité. C'est une thérapie sans issue, parce qu'elle est l'exact contraire de ce qu'exige notre temps. Le piège est là. Il se referme. .
Le poids de la dette publique ne devient-il pas un incontournable rappel à la réalité des faits.
Les conséquences politiques de ce rappel seront très lourdes.