Catherine Lagarde face à la "réalité Française"

  • Ump
  • Francois Fillon
  • Catherine Lagarde

L'inquiétude monte dans les états-majors sur les interprétations sérieuses à venir sur les chiffres du chômage.

Nous assistons actuellement à une opération d'envergure qui consiste à montrer que la France serait moins affectée par la crise que d'autres pays dont les Etats-Unis.

La dernière "démonstration" réside dans l'exploitation du chiffre des 600 000 emplois supprimés en février aux Etats-Unis. Tous les commentaires les plus dramatiques entourent ce chiffre : "le pays est saigné à blanc", "la crise de l'emploi est historique" ...

Mais, il faut comparer les chiffres et leur assiette quantitative. Les Etats-Unis, ce sont 50 Etats et 305 millions d'habitants. La France, c'est 1 Etat et 65 millions d'habitants.

Quand en janvier 2009, la France supprime 90 000 emplois, c'est l'équivalent de 450 000 emplois supprimés aux Etats-Unis. Bien davantage, pour que cette comparaison soit plus correcte, il faudrait la pondérer du poids des seniors et surtout du poids du secteur public ; deux catégories qui échappent aux licenciements. Or, ce secteur public pas affecté par les suppressions d'emplois est proportionnellement considérablement plus élevé en France qu'aux Etats-Unis.

Avec ces seuls repères, on s'aperçoit tout de suite que la comparaison de "l'écart" est loin d'être aussi évidente qu'il n'y paraît dans les commentaires lorsque les détails sérieux sont avancés.

Le chiffre de la suppression d'emplois doit être ramené à la population active diminuée du secteur public protégé par définition des licenciements.

Sur cette base, il n'est pas sûr que la situation Française ne soit pas déjà plus dramatique que la situation Américaine en matière de suppression d'emplois ...

La vérité n'est pas toujours ce que l'on croit. La vérité doit reposer sur des faits précis dont des chiffres justes et ensuite chacun est libre d'en donner son interprétation. Face à ce cheminement, on assiste à une inversion des étapes. Chacun donne son interprétation dès l'origine et agrémente sa démonstration des chiffres "utiles". C'est une régression certaine dans la qualité du débat que de procéder ainsi.

Un effet boomerang n'est pas à exclure.

  • Publié le 7 mars 2009

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