Xavier Bertrand et la Mediabama
Le Secrétaire général de l'UMP sera-t-il le premier à tirer les conséquences majeures de la campagne 2008 de Barack Obama ? Il en prend le chemin.
Pour détecter le premier leader Français capable de vivre une "campagne Obama", il ne faut pas confondre le débat apparent et l'enjeu réel.
Le débat apparent réside souvent dans une affaire de moyens de communication et tout particulièrement le volet de la mobilisation des réseaux organisés via les nouvelles technologies.
Le débat réel sur l'innovation de la campagne Obama 2008 dépasse largement ce volet de logistique.
La campagne 2008 de Barack Obama est d'abord celle du retour de l'espoir avec le pouvoir.
Il y a souvent une opposition entre ces deux termes : pouvoir et espoir.
Le premier terme exigerait de la compétence et l'acceptation des réalités tandis que le second terme ouvrirait l'imagination, le neuf.
La campagne 2008 de Barack Obama est sortie de cette opposition en rendant à la compétence et à la réalité leur pouvoir imaginaire, leur véritable dimension : l'espoir.
Ce fut le principal pari de la campagne de Barack Obama.
Un pari qui a reposé sur 4 piliers :
- l'harmonie,
- le respect,
- la proximité,
- la présence.
L'harmonie était déjà la promesse de Barack Obama dès son discours de juillet 2004 à Boston lors de l'investiture de John Kerry. Tout au long de la campagne 2008, l'harmonie a été la première qualité communiquée.
Harmonie entre les composantes de la société Américaine, entre l'Amérique et le reste du monde mais aussi harmonie avec soi-même ââ¬Â¦ : toutes les conséquences de cette valeur ont été démultipliées.
Le respect fut le second pilier de la campagne. Le respect, c'est notamment une information réelle, honnête et transparente.
C'est une dimension intellectuelle dans la gouvernance publique moderne. C'est la qualité du processus de décision.
La proximité, c'est comprendre le besoin d'expression directe des citoyens, être au contact permanent, parler à chaque groupe un à un.
C'est dans ce cadre que les réseaux communautaires ont permis de donner une dimension nouvelle à cette démarche.
Par leur adhésion, les citoyens ont fait la pub de leur candidat dans des conditions inégalées de mobilisation.
Enfin, le dernier pilier, ce fut la présence du candidat. Tout a été mobilisé pour affirmer la présence de Barack Obama sur la scène du quotidien.
Il a été partout à la fois. Sa campagne fut probablement le plus fort battage médiatique de toutes les campagnes électorales : toutes les télévisions, toutes les radios, tous les titres de la presse spécialisée ou pas, ââ¬Â¦ : pas un support qui n'ait parlé de la campagne de Barack Obama, de son livre, de ses actions, de ses projets ââ¬Â¦
Il a été souvent question de l'Obamamania mais il devrait surtout être surtout question de Mediabama.
Chercher à concevoir puis à conduire une "campagne Obama" à la Française, c'est s'interroger sur la capacité à respecter ces valeurs de fond.
Xavier Bertrand est celui qui à ce jour semble être le plus proche de ces 4 valeurs lors des déplacements sur le terrain qu'il a tendance à mutliplier et qui devraient encore gagner en médiatisation.
Plus il prendra ses distances avec le bilan du Gouvernement Fillon, plus il gagnera en valeur d'espoir. Le tournant semble déjà pris ...