Dominique Strauss-Kahn en tête du désir d'avenir
DSK effectue un retour tonitruant en s'installant en tête du "désir d'avenir" des Français.
Sur le fond, l'opinion a engagé la bataille de l'avenir qui doit apporter des réponses à deux questions majeures :
1) la modernité peut-elle encore être synonyme de progrès ?
2) La modernité n'est-elle pas synonyme de précarité généralisée ?
La définition d'un nouveau contenu à la notion de modernité est le sujet incontournable.
Depuis le début des années 90, on assiste à une relation très différente avec le thème de la modernité. Pendant des décennies, la modernité était la garantie d'évoluer vers le meilleur. Ce n'est désormais plus le cas. Bien davantage, c'est presque l'assurance d'évoluer vers le pire ; d'où l'émergence d'une forte résistance à la modernité.
La réforme suppose de réconcilier les Français avec la modernité. Le discours modéré de DSK est la voix à la mode.
Le levier de cette réconciliation réside dans la réaffirmation que la modernité n'est pas la précarité généralisée. L'opinion publique a aujourd'hui le sentiment que dans l'échelle des risques tous les " périls " ont gagné en gravité.
Dans le même temps, face à des risques plus graves, plus imprévisibles voire même plus inconnus, le filet social est de moins en moins solide.
C'est ce rapport entre l'aggravation des risques et la solitude individuelle qui crée des réflexes anxiogènes.
Le changement ne redeviendra acceptable que s'il signifie moins de risque individuel face à des règles sociales plus claires.
Si le changement s'identifie à cette évolution, il deviendra acceptable. S'il s'éloigne de ces repères, il sera trop craint pour être accepté.
La parole pragmatique et social-démocrate de DSK rassure. C'est un immense atout dans la période actuelle.