Luc Chatel face à la démocratie directe
En 1986, Alain Madelin voulait supprimer le Ministère de l'Industrie. 25 ans plus tard, la crise va peut-être y parvenir ?
Caterpillar, Continental ... sont des illustrations de nouveaux rapports de pouvoir.
La sortie de l'actuelle crise marquera la naissance de nouvelles situations dans des cadres multiples. L'imprévoyance des Gouvernements incapables de prédire l'arrivée de la crise va modifier significativement leur autorité. Nous sommes entrés dans une logique permanente de démocratie directe.
Sur le plan Américain, Moveon.org a été la première structure à poser les jalons d'une telle évolution. Le pouvoir n'est plus à l'élu mais au citoyen à la condition que ce dernier ait conscience de ce transfert.
En trois semaines, les salariés de Caterpillar (ou de Continental) viennent de sortir du "politiquement correct" à trois reprises.
1) Ils refusent d'aller à l'Elysée. C'est un précédent considérable qui montre leur refus d'être enjolés par les "ors de la République" : 1er comportement atypique.
2) Ils appliquent la démocratie directe et le compromis n'est pas validé par la base. L'autonomie individuelle a fait son chemin et les "intermédiaires" ne "tiennent" plus leurs mandants : 2ème comportement atypique.
3) Ils refusent le referendum dans les locaux de la République (la Préfecture). Ce nouveau refus montre ou traduit l'impact désormais nul de toute proprosition notabilaire : 3ème situation atypique.
L'autonomie individuelle a effectué des progrès considérables ces dernières années. Sur le plan politique, le scrutin de l'Ile de France au sein de l'UMP pour les régionales avec la victoire de Pécresse sur Karoutchi avait déjà traduit l'émancipation des militants sur les mots d'ordres de l'appareil. Sur le plan syndical, il en est de même.
Le pouvoir est revenu à chaque citoyen. C'est une indiscutable avancée que de telles décisions de démocratie directe loin d'un politiquement correct qui a montré toutes ses limites sauf celles de la tromperie dans le temps