Ségolène Royal et l'enquête utile
La leader socialiste cassera-t-elle la pensée unique en relayant en France les thèses du Center for Public Integrity au sujet de la crise bancaire d'octobre 2008 ?
Le Center for Public Integrity a lancé hier une accusation grave : les banques ont-elles organisé la crise d'octobre 2008 pour faire éponger un système qu'elles savaient au bord de l'explosion échappant ainsi à des cascades de responsabilités individuelles ?
Sur la base de cette étude, la Chambre des Représentants du Congrès US devrait créer une commission d'enquête pour examiner toutes les circonstances de la crise d'octobre 2008. Le projet concerne une commission très solide dotée de moyens importants sur le modèle de celle instaurée après les attentats du 11 septembre 2001.
Selon le Center for Public Integrity, l'effondrement n'aurait pas été subi mais il était connu et aurait été programmé par des accords collectifs de façon à purger rapidement par le choc planétaire une situation connue des autorités bancaires qui auraient manoeuvré pour globaliser le dossier et échapper ainsi à des "épreuves individuelles" les rendant plus précaires.
Cette version mérite d'être examinée de façon détaillée. Ce qui est sûr, c'est qu'il est surprenant et grave que des faits aussi importants ne fassent pas l'objet d'investigations sérieuses pour connaître la vérité.
La France a longtemps porté une formule "coupable mais pas responsable" qui ironiquement indiquait que des fautes pouvaient être commises mais sans conséquence pour certains "privilégiés".
Là les banques bénéficient pour l'instant d'une escalade dans cette déresponsabilisation puisqu'elles fonctionnent de fait sur la base du "ni coupable ni responsable". L'Etat Français éponge et passe au dossier suivant comme si les causes de cette situation constituaient un tabou. C'est une situation étonnante et inquiétante.
Qui fera le pas pour casser la pensée unique actuelle sur ce dossier ?