L'UMP et l'art du push polling
Sauf retournement brutal de tendance, il paraît de plus en plus probable que l'UMP va gagner le scrutin du 7 juin. Ce parti a remarquablement manoeuvré pour sortir du piège de la campagne européenne.
La victoire de l'UMP reposera d'abord sur une différence de mobilisation et donc la réponse apportée à la question suivante : qu'est ce qui peut réellement conduire un citoyen à ne pas voter ?
Les études conduites sur ce sujet apportent des enseignements qui divergent de réponses souvent admises.
La baisse de participation est d'abord liée au sentiment que le vote ne changera rien au "système". Plus un circuit de décisions politiques est perçu comme manifestement "autonome", plus la participation civique chute.
L'Europe est un cas d'école comme "structure lointaine".
Le second facteur d'abstention est lié au sentiment qu'a le citoyen d'exercer une influence décisive sur le vote. Si le choix collectif lui parait acquis d'avance et à l'abri de sa participation individuelle; il sera tenté par l'abstention.
Sous cet angle, la publication des sondages montrant que les jeux étaient faits avec un écart creusé entre l'UMP et le PS ne pouvait que conforter une démobilisation.
Après la course de lenteur pour réduire le temps de campagne, ce fut la "course gagnée" : deux étapes qui ne pouvaient que réduire la mobilisation électorale.