François Fillon avec une campagne sans enjeu
A peut-être trop bien réussir à organiser une campagne sans enjeu, le pouvoir a obtenu un vote sans campagne.
Le PS ne s'y trompait pas quand il voulait transformer le scrutin du 7 juin en scrutin anti-Sarkozy.
C'était alors un referendum lisible pour l'opinion. Faute d'un tel enjeu, que lui resterait-il alors qu'il aurait pu mener la bataille du mi-mandat ?
Le pouvoir a nié un tel enjeu jusqu'au 7 juin mais si l'UMP est le 1er parti de France dès le 7 juin au soir il reconstruira l'enjeu ... a posteriori.
Les campagnes sont maintenant des enjeux de profils et non pas de contenus.
Plusieurs facteurs expliquent cette évolution.
Tout d'abord, le temps consacré à la politique par les citoyens est de moins en moins important. Par conséquent, la sélection des messages est plus redoutable que jamais.
Ensuite, dans cette sélection, la perception émotionnelle prime sur l'analyse rationnelle.
Enfin, comme l'avenir paraît imprévisible, les citoyens donnent la priorité à des traits de tempérament plutôt qu'à des promesses sur le lendemain. Il faut noter que ce dernier point est empreint d'un certain bon sens.
Nicolas Sarkozy s'est finalement peu exposé lors de cette campagne. Le PS a donné le sentiment de changer d'accroches et de vivre d'abord des débats internes. N'est-il pas significatif que la fin de campagne tourne au débat sur l'avenir de ... Martine Aubry et non pas sur celui de la majorité Gouvernementale ?
Il restera la querelle sur l'abstention. Une forme assez caricaturale pour poursuivre éventuellement cette non-campagne par un débat sur ... le vide.