Xavier Bertrand face à un succès en trompe l'oeil
Le "succès" de l'UMP ne résiste pas à une analyse détaillée une fois passés les commentaires de fin de campagne avec la bienveillance des journalistes des médias institutionnels.
C'est une soirée digne des banquets de fin de partie de chasse qui a caractérisé le 7 juin au soir.
Plus sérieusement, comment un parti au pouvoir peut-il se féliciter des faits suivants :
- un record d'abstention,
- un contexte de fin de campagne qui pose des questions majeures de fond : le débat sur France 2 qui relève d'une joute rarissime mais surtout les conditions de couverture médiatique du film "Home" et des cérémonies d'anniversaire du 6 juin 44,
- un écart entre le score de base et le seuil de la majorité absolue,
... ?
C'est une campagne qui pose davantage de questions qu'elle apporte de réponses.
L'abstention ne doit pas être mal-interprétée. Elle témoigne une lassitude, une désapprobation autant pour la mauvaise qualité de la campagne que vis à vis de l'Europe d'une opinion en désarroi qui entendait témoigner qu'elle "mérite mieux pour se déplacer".
Cette abstention installe un "sleeping giant" qui fausse fortement les interprétations.