Dominique de Villepin prend le parti d'un club
L'ancien Premier Ministre fait un pas de plus vers l'organisation d'un courant. Il crée un club.
Combien de temps encore Dominique de Villepin pourra-t-il rester à la frontière de la déclaration claire pour la présidentielle 2012 ?
Sa dernière tournée médiatique a montré les limites de son actuel positionnement. L'opinion attend des actes clairs pour qu'ils soient lisibles. Elle structure le jeu en situations binaires : être ou ne pas être. Tous ceux qui veulent échapper à cette logique se perdent dans l'ailleurs qui n'existe plus.
L'ancien Premier Ministre a le choix entre trois statuts : le pirate, l'intellectuel, le candidat.
Le pirate serait celui qui à l'intérieur de l'UMP chercherait progressivement à gagner des parts de marchés. Cette tactique est peu probable car l'UMP est bien quadrillée par des proches du Chef de l'Etat. Cette voie parait donc très délicate.
L'intellectuel serait celui qui s'en tient au débat des idées comme c'est le cas actuellement. Il n'y a plus de place dans la vie politique Française pour les intellectuels. Cette voie est donc aussi difficile à emprunter.
Il ne reste que le statut de candidat. Dans la vie politique, on existe d'abord par l'élection à laquelle on peut prétendre. Par conséquent, Dominique de Villepin peut difficilement repousser l'annonce de candidature. Tant qu'il décalera cet acte fondateur, l'opinion considérera qu'il manoeuvre alors que la présidentielle se joue dans les "yeux dans les yeux" avec l'opinion. L'annonce simple de Nicolas Sarkozy pour 2007 avait changé la donne.
Pour l'instant, Dominique de Villepin prend le parti d'un club. Il doit veiller à ce que la subtilité de sa démarche actuelle ne transforme pas cette nouvelle étape en club de parti car tout son succès ne peut reposer que sur le poids de l'opinion donc la masse des soutiens.