Dominique de Villepin et le gros caillou
D'ancien Premier Ministre il progresse rapidement vers le statut du futur candidat.
La nuit qui précéda sa mort, Victor Hugo écrivit dans son journal "aucune armée au monde ne pourra arrêter une idée dont l'heure est arrivée".
C'est une fabuleuse prévision. Cette idée doit d'abord être simple. Face à la "société bloquée", Nicolas Sarkozy eût l'idée de la réforme par l'énergie.
Face au "monarque républicain", Royal a gagné ses primaires 2007 par l'idée du dialogue participatif donc la République de proximité.
Tous deux annonçaient, selon des modalités différentes, une nouvelle démocratie. Celle du premier vivrait dans l'action donc dans le mouvement permanent. Celle de la seconde vivrait dans l'écoute et le respect donc la nouvelle considération citoyenne. Ces deux offres étaient une forme de nouvelle République.
Si l'offre est compliquée, l'opinion ne la retient pas. Ces deux offres étaient simples. Seule celle de Nicolas Sarkozy fut conduite dans le temps avec cohérence et tenacité. A partir de janvier 2007, Ségolène Royal retourna de la participation de tous les citoyens à la logique des seuls militants du PS.
Pour aller vers cette simplicité, beaucoup de conseils en communication conduisent la politique Américaine à partir de la théorie des "big rocks".
Il faut faire entrer dans un petit récipient des gros cailloux, des petits cailloux, du sable et de l'eau. Si vous commencez par placer l'eau, le sable puis les petits cailloux, les gros cailloux n'entreront jamais.
Il faut commencer par placer les gros cailloux, puis les petits, puis le sable, puis l'eau et alors tout entrera.
Pour la communication, c'est pareil sauf que le récipient c'est le temps limité accordé par l'opinion et les cailloux représentent l'importance des messages.
Il était temps pour Dominique de Villepin de choisir le "gros caillou " qu'il souhaitait placer. Il semble progresser rapidement vers ce choix. Peut-être même est-il désormais fait ?
La lecture de son dernier ouvrage (La Cité des Hommes) est très instructive à cet égard. La question majeure qu'il détache est simple : comment résister au vide qui mène à la perte planétaire ?
Il apporte une réponse aussi simple : c'est la règle du "tous pour un et un pour tous" ; bref la solidarité et la responsabilité modernes : voilà le "gros caillou" : une France d'avance grâce à l'esprit d'équipe des Français.
Ce segment de synthèse restait à occuper. Il se compose de l'esprit d'équipe, territoire hier de Ségolène Royal, et du concept de "nouvelle France" porté par Nicolas Sarkozy.
Chacun lui connaissait l'énergie de se dépasser. Il a désormais annoncé le courage de se lancer. Le timing parait engagé. Il se met manifestement en tenue. Un nouveau style a progressé comme en témoignent ses déplacements récents en régions.
Le lancement véritable de son club (site Internet, priorités thématiques, diversité des participants ...) pourrait être le cadre révélateur de ce nouveau style et l'affirmation officielle de ce "gros caillou". Un rendez-vous à suivre très attentivement.