Dominique de Villepin en coureur de fond à l'entraînement

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Il est maintenant seul "maître à bord". Il lui faut capitaliser sa chance de ne pas avoir été élu pour montrer qu'il n'est pas un héritier, pas un successeur et encore moins un dauphin. Il est celui qui peut incarner la force du neuf.

Pour être héritier, il faut un legs. En politique, le legs peut prendre deux formes : une idéologie, un parti.

Personne n'est en état de léguer ces deux actifs à Villepin. Chirac n'avait que peu d'idéologie et Sarkozy lui a pris le parti.

Villepin n'est donc pas en état d'être un héritier.

Il n'est pas davantage un successeur. Il a su conquérir bien mieux que protéger. C'est une épée d'offensive bien mieux qu'un bouclier pour des temps calmes.

Ses fonctions passées ne correspondaient pas à son niveau maximum de compétences. C'est un rastignac et non pas un Poulidor. Il est un "premier" et non pas un successeur.

Par ce trait de tempérament, il ne peut donc être davantage un dauphin. Le dauphin, c'est celui qui acquiert dans la durée par sa sympathie les aides du "Roi" qui veille alors à l'ascension de celui qui a été utile, proche, loyal, dévouée ...

Le "Roi" était trop usé de 2002 à 2007 pour avoir donné toutes les chances à un dauphin éventuel pour concourir efficacement contre un "pirate" qui le défiait publiquement.

Villepin échappe donc aux liaisons classiques.

Mais, c'est ce contexte de neuf qui finalement "paye" sous la Vème République.

Le Général de Gaulle avait un héritier au moins perçu : Georges Pompidou.

Mais après De Gaulle, ce fut toujours la victoire des "neufs" : ceux qui incarnent un changement marqué.

VGE ne fut pas successeur, pas héritier et pas dauphin.
Il en fut de même pour F. Mitterrand et pour Chirac.
Nicolas Sarkozy est probablement celui qui a poussé le plus loin la rupture avec ces trois statuts tant il ne pouvait pas hériter, ne voulait pas succéder et s'était encore moins comporté comme un dauphin.

Dominique de Villepin rassemble aujourd'hui ces atouts de rupture. Les mobilisera-t-il avec efficacité ?

C'est encore l'interrogation. Il suffit de constater ses déclarations récentes sur l'absence de carrière d'élu. Les élus veulent faire oublier qu'ils le sont pour garder un pied au moins dans la société civile et celui qui ne l'a pas été devrait le regretter ... comme si la haute fonction publique Française était un service d'intérêt général "secondaire" face à la "noblesse des partis politiques" ?

En réalité, la seule course qui compte désormais est celle à la popularité.

Tout le reste n'est que survie.

Or, la démocratie d'opinion ne récompense que les responsables publics populaires parce qu'elle génère un mécanisme alors quasi auto-entretenu de popularité qui appelle toujours plus. C'est cette course de fond là qui doit être menée.

  • Publié le 6 juillet 2009

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